Dans la conférence de presse qui a suivi son entretien avec le premier ministre Joseph Muscat, la chancelière fédérale Angela Merkel s’est félicitée de ce que les relations avec Malte soient « réjouissantes et bonnes, si bien que de longues discussions à ce sujet se sont avérées inutiles ». L’on a pu ainsi se concentrer entièrement sur la présidence du Conseil de l’UE à venir qui sera assurée par l’État insulaire. Succédant à la Slovénie, Malte prendra pour la première fois la présidence tournante du Conseil de l’UE pendant six mois à partir du 1er janvier 2017.

La chancelière souhaite tout le succès possible à la présidence maltaise. « Cette présidence s’inscrit dans une période difficile pour l’Union européenne », a souligné Angela Merkel. C’est la raison pour laquelle elle a proposé son soutien au premier ministre, affirmant que « là où nous pourrons être utiles, tout sera fait en ce sens ».

Calendrier du « processus de Bratislava »

Angela Merkel a évoqué l’importance du prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement européens qui se tiendra à Malte en février 2017. Le processus de discussion, engagé en septembre à Bratislava sur le futur travail des 27 pays membres restants de l’UE à l’issue du Brexit, y sera poursuivi.

Des questions portant sur la sécurité intérieure et extérieure ainsi que le thème des migrations joueront un rôle majeur dans ce contexte, a ajouté la chancelière. « Mais j’apprécie aussi beaucoup la grande importance que Malte accorde à l’Agenda numérique que nous avons placé à l’ordre du jour à Bratislava. »

La question migratoire toujours à l’ordre du jour

La chancelière a souligné que le dossier de la migration « n’était bien sûr toujours pas résolu ». L’on assiste à une migration illégale, en particulier en provenance de la Libye, qui se trouve « dans une situation politique compliquée », sans gouvernement établi. Par ailleurs, l’on est confronté, selon la chancelière, « à la problématique intérieure de l’Union européenne de parvenir à une répartition des charges plus équitable en lien avec la protection des frontières extérieures, des partenariats de migration mais également avec la répartition des réfugiés ».

Elle espère que l’UE réussira à avancer sur ce point au cours du premier semestre 2017 sous la conduite de la présidence maltaise : « Dans tous les cas, ce thème reste d’actualité. » Dans le prolongement du sommet de La Valette de 2015, le thème des relations avec le continent africain continuera d’être évoqué, a expliqué la chancelière. Joseph Muscat a approuvé le fait que des progrès devaient être réalisés concernant la résolution du problème de la route méditerranéenne ainsi que dans le domaine des partenariats de migration.

La République de Malte est formée de trois îles en mer Méditerranée, dont l’île principale Malte ainsi que les îles de Gozo et de Comino, situées à environ 90 km au sud de la Sicile, à 320 km à l’est de la Tunisie et à 350 km au nord de Tripoli. D’une superficie de 316 kilomètres carrés et peuplée de 420 000 habitants, Malte est le plus petit de tous les pays de l’Union européenne, dont elle est membre depuis le 1er mai 2004. Environ 400 000 Maltais vivent à l’étranger. La capitale, qui compte 5 750 habitants, est La Valette. La langue officielle est le maltais, une langue apparentée à l’arabe. L’anglais est la deuxième langue officielle du pays, et l’italien est également parlé par une partie de la population. L’euro est la monnaie nationale depuis 2008. En raison de l’accord de Schengen, les contrôles aux frontières ont disparu.

Unité de vues sur la question du Brexit

Sur la question de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Angela Merkel et le premier ministre maltais se sont accordés à dire « que nous attendons que le Royaume-Uni invoque l’article 50. » Selon la première ministre britannique Theresa May, cela ne sera pas le cas avant fin mars 2017. Aucun accord bilatéral ne sera conclu avant cette date.

Le premier ministre Joseph Muscat a ajouté que Malte entretenait des liens étroits avec le Royaume-Uni, et ce, en conséquence de la période coloniale. Il a dit aspirer à un « accord équitable ». Les quatre libertés fondamentales de l’Union européenne ne sont pas négociables, a-t-il déclaré. Il estime dans tous les cas que le Royaume-Uni ne doit pas obtenir un accord plus favorable que celui qu’il a aujourd’hui en tant que membre de l’UE. Au contraire, « l’accord final doit être moins avantageux », a clairement dit le premier ministre maltais. C’est un point sur lequel les 27 devront s’entendre lors du lancement des négociations sur le Brexit en 2017.