« Éviter de devenir une république d’interfaces »

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Événement-sommet sur le numérique « Éviter de devenir une république d’interfaces »

« Perspectives : l’économie numérique à l’horizon 2030 » : tel était le titre de l’événement-sommet sur le numérique qui a eu lieu aujourd’hui. La chancelière fédérale Angela Merkel et le ministre fédéral de l’Économie Peter Altmaier y ont discuté de sujets précis liés à l’avenir du numérique avec les présidents des dix plateformes du sommet sur le numérique. « Il y a encore beaucoup à faire, mais nous avons bien commencé », a souligné Mme Merkel. 

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale participant à la visioconférence « Perspectives : l’économie numérique à l’horizon 2030 »

Il faut accélérer le processus de transformation numérique, a souligné la chancelière fédérale Angela Merkel lors de la discussion « Perspectives : l’économie numérique à l’horizon 2030 »

Photo : Bundesregierung/Bergmann

« La voiture du futur est plus un projet numérique permettant entre autres la conduite qu’une voiture au sens classique munie de quelques puces », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel, évoquant à titre d’exemple l’un des défis de la transformation numérique en cours. Bien que l’Allemagne ait fait du progrès sur cette voie, il reste encore beaucoup de retard à rattraper, par exemple en termes de matériel ou en ce qui concerne la transformation numérique de l’administration publique, a souligné Mme Merkel : le processus de transformation est très rapide « et nous sommes dans une course avec ceux qui sont issus de l’univers numérique ». Cette compétition peut encore être gagnée, selon la chancelière, « mais il faut faire vite. Cela est vrai pour beaucoup de domaines. »

Repenser et mettre en pratique les processus

La chancelière a déclaré qu’il fallait sensibiliser davantage à la nécessité d’accélérer la transformation numérique de l’Allemagne. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de transférer l’ancien monde à l’écran. Les processus et les approches devront plutôt être entièrement repensés et mis en pratique à l’ère numérique. « Il y a encore beaucoup à faire, mais nous avons bien commencé », a souligné Mme Merkel. Par exemple, le passage au travail numérique dans le contexte de la pandémie a fonctionné mieux que prévu, a-t-elle dit.

Regardez l’enregistrement vidéo de la table ronde sur « l’économie numérique à l’horizon 2030 » avec la chancelière fédérale Angela Merkel, le ministre fédéral de l’économie Peter Altmaier et le président de Bitkom Achim Berg (avec interprétation en langue des signes).

Les 15 ans du sommet sur le numérique

Le sommet sur le numérique, qui se tient chaque année depuis 15 ans, a également contribué à ce succès : « Quinze ans de sommets sur le numérique ont permis de réaliser les travaux souterrains, pour ainsi dire, sur la base desquels nous avons pu construire », a déclaré la chancelière fédérale. Grâce aux sommets, il a également été possible de développer une nouvelle méthodologie de coopération entre la politique et l’économie ayant fait ses preuves, puisqu’elle constitue la seule manière de maîtriser l’ère numérique.

Le sommet sur le numérique existe depuis 15 ans. La conférence a été lancée en 2006 sous le nom de « Sommet TIC », à l’initiative de la chancelière fédérale et d’autres. En 2016, elle a été rebaptisée « sommet sur le numérique ». Le sommet est une date importante dans le calendrier des experts du numérique, car c’est ici que la politique, l’économie, la science et la société travaillent ensemble pour élaborer des solutions. Le dernier sommet, qui s’est tenu du 30 novembre au 1er décembre 2020, avait pour devise « Vivre plus durablement avec le numérique ». Un sommet sur le numérique n’a pas encore été prévu pour l’année électorale 2021.

Le fédéralisme à l’ère numérique

Pour le ministre fédéral de l’Économie Peter Altmaier, les défis de la transformation numérique se situent souvent dans les petits détails, comme on peut le voir, par exemple, avec l’administration numérique. Il s’est toutefois montré confiant que les progrès seront désormais plus rapides dans ce domaine.

Le président de Bitkom Achim Berg estime quant à lui que la raison du retard de l’Allemagne en matière d’administration numérique réside dans la fragmentation des responsabilités. Le gouvernement fédéral s’en sort bien avec de nombreux projets, mais la question centrale reste à ses yeux de savoir comment les Länder et les communes peuvent être impliqués.

« Nous devons éviter de devenir une république d’interfaces »

La chancelière fédérale voit également la nécessité d’une discussion sur le thème du fédéralisme et de la transformation numérique. Selon elle, l’un des défis de la numérisation est que les Länder, qui sont habitués à ce que les lois fédérales soient toujours mises en œuvre localement, doivent soudainement agir de manière uniforme. « Nous devons éviter de devenir une république d’interfaces où les différents sous-systèmes ne se développent pas de manière cohérente », a averti la chancelière, qui mise sur un débat de fond sur le système fédéral à l’ère de la transformation numérique. Bien que cela soit fastidieux, il doit maintenant avoir lieu, a-t-elle insisté.

« L’État n’y parviendra pas à lui seul »

Outre la politique, l’économie est également sollicitée, a toutefois précisé Mme Merkel. Les gouvernements peuvent créer des conditions cadres, mais l’initiative doit aussi venir plus fortement des entreprises. Le président de Bitkom partage l’avis de la chancelière, selon laquelle « l’État n’y parviendra pas à lui seul » ; il a constaté que les petites et moyennes entreprises en particulier ont encore du mal avec la transition numérique. « L’économie doit aussi se retrousser les manches. Ce n’est pas seulement une affaire de politique », a souligné M. Berg.