La situation en Syrie a également constitué un thème de la rencontre, ainsi que le sommet du G20 à venir.

« Bien qu’il existe sur certaines questions de graves divergences de vues, nous devons parler ensemble, sous peine d’aboutir au silence et à une compréhension toujours plus réduite entre nous. » C’est ce qu’a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel lors d’une conférence de presse commune avec le président russe Vladimir Poutine à Sotchi.

Au regard de la situation politique intérieure en Russie, Mme Merkel a affirmé avoir une nouvelle fois souligné l’importance dans une société civile de la liberté de manifester et du rôle des organisations non gouvernementales. Elle a « rappelé que nous recevons des rapports très négatifs sur le traitement des homosexuels en Tchétchénie ». Elle a prié M. Poutine de faire valoir son influence sur ce point, tout comme dans le cas des Témoins de Jéhovah.

Promouvoir un dialogue critique

Le Dialogue de Saint-Pétersbourg est « devenu un forum où même des thèmes critiques peuvent être abordés très ouvertement ». La chancelière elle-même, mais aussi le côté russe, s’est fortement engagée en faveur du maintien de ce format. « Il me tient à cœur que nos sociétés civiles continuent d’échanger, même s’il existe des divergences de vues. »

Le Dialogue de Saint-Pétersbourg est un forum de partenaires issus des sociétés civiles allemande et russe. Il est porté par le Forum germano-russe (Deutsch-Russisches Forum e. V.), une organisation non gouvernementale. Ce Dialogue est placé sous le patronage de la chancelière fédérale.

Étroites relations économiques

Angela Merkel et Vladimir Poutine ont également souligné au cours de leur conférence de presse l’importance des relations économiques bilatérales. L’Allemagne est, après la Chine, le deuxième partenaire commercial de la Russie, a rappelé M. Poutine. Les liens sont très étroits également dans les domaines de la science et de la recherche et particulièrement dans les échanges de jeunes, a déclaré Mme Merkel.

Les sanctions restent en place

La situation dans l’est de l’Ukraine a constitué une autre priorité de l’entretien. L’UE avait prononcé des sanctions contre la Russie dans ce contexte. La chancelière a souligné que l’objectif demeurait pour elle « de parvenir, en mettant en œuvre les accords de Minsk, au point où nous pourrons lever les sanctions du côté européen ».

Il existe en effet un lien avec la mise en œuvre des accords de Minsk. Le processus, selon Angela Merkel, est laborieux. Les avancées se font timidement et l’on ne cesse de constater des reculs.

Une feuille de route est nécessaire pour des élections dans l’est de l’Ukraine

« La question d’un cessez-le-feu est d’une importance cruciale ainsi, bien sûr, que celle de l’échange de prisonniers. » Malgré cela, il faut « avancer dans le processus politique auquel nous nous sommes obligés à Minsk ». Il s’agit de procéder à des élections permettant la mise en place de gouvernements légitimes dans les régions séparatistes de l’est de l’Ukraine. « Nous avons besoin pour cela d’une feuille de route. »

Mme Merkel a souligné qu’en dépit du cours laborieux des discussions, il n’y avait aucune raison de douter des accords de Minsk. « C’est la mise en œuvre qui est insuffisante, et non les accords. » Elle a prié M. Poutine de tout faire pour permettre un cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine.

Syrie : aider les personnes en grande détresse

Concernant la Syrie, la chancelière a clairement annoncé que l’Allemagne « voulait tout faire pour soutenir un cessez-le-feu afin d’aider les personnes en grande détresse ». Elle a aussi déclaré croire que le concept de « zones sûres » était de ceux qui valent la peine d’être approfondis.