Steffen Seibert : Les mesures contre l'opposition sont alarmantes

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Arrestations en Turquie Steffen Seibert : Les mesures contre l'opposition sont alarmantes

La liberté de la presse restreinte, des opposants politiques arrêtés : le gouvernement fédéral juge extrêmement alarmants les récents événements en Turquie. Le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert a également condamné l'attentat terroriste contre un poste de police turc.

Temps de lecture: 3 min.

Le gouvernement fédéral juge extrêmement alarmante la situation actuelle en Turquie, a déclaré vendredi (4 novembre) le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert lors de la conférence de presse gouvernementale, se référant aux restrictions à la liberté de la presse ainsi qu'aux mesures prises par le pouvoir turc contre des opposants politiques.

La conduite du gouvernement turc critiquée

L'interpellation des dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP) Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ainsi que d'autres députés de ce parti confirment toutes les craintes internationales concernant les conséquences potentielles de la levée de l'immunité parlementaire en mai 2016, a affirmé le porte-parole du gouvernement.
Le gouvernement fédéral comprend parfaitement que l'État turc veuille gérer les conséquences de la tentative de coup d'État militaire de juillet de cette année et traduire en justice les responsables. Il est aussi tout à fait conscient de la nécessité pour l'État turc de se défendre contre le terrorisme. C'est la responsabilité de chaque État vis-à-vis de ses citoyens et « nous soutenons la Turquie dans cette entreprise », a poursuivi M. Seibert.
Cependant, le gouvernement fédéral doute de la légalité des mesures prises à l'encontre des journalistes du quotidien « Cumhuriyet » et des députés du HDP, et il fait part de cette inquiétude « à nos partenaires turcs à tous les niveaux ».

Attaque au véhicule piégé à Diyarbakir
Huit personnes ont été tuées vendredi (4 novembre) dans un attentat à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. Le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert a condamné l'attaque au véhicule piégé contre un bâtiment de la police, ajoutant : « Peu importe les arguments dont les auteurs de ces actes puissent se servir pour tenter de justifier de tels crimes, ils ne font que témoigner de leur cruauté sans scrupules. Le gouvernement fédéral condamne avec la plus grande fermeté ce nouvel acte terroriste. »

Restriction de la liberté de la presse

Aux yeux du gouvernement fédéral, il est « au plus haut point alarmant de voir le bien précieux qu'est la liberté de la presse et la liberté d’opinion subir sans cesse de nouvelles restrictions », avait déjà déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel en milieu de semaine, à Berlin. Des mandats d'arrêt avaient été délivrés à l'encontre de nombreux journalistes du grand quotidien d'opposition turc « Cumhuriyet ».

« Le plus récent exemple de cette évolution, déjà très triste en elle-même, est ce qui est advenu aux journalistes et au rédacteur en chef du journal Cumhuriyet », avait souligné la chancelière fédérale Angela Merkel mercredi (2 novembre) lors d'une conférence de presse commune avec le président suisse Johann Schneider-Ammann. Nous doutons très fortement que cela soit conforme aux principes de l'état de droit, avait poursuivi Mme Merkel.
Concernant les journalistes placés en garde à vue, Mme Merkel avait aussi précisé que le gouvernement fédéral allait suivre l’enquête et les audiences de près. « Que les journalistes soient certains de notre solidarité, de même que tous ceux qui défendent dans des conditions difficiles la liberté de la presse et la liberté d’opinion en Turquie. »

Le chargé d'affaires turc convoqué par le ministère fédéral des Affaires étrangères

Au vu des événements récents en Turquie, le chargé d'affaires turc doit être convoqué par le ministère fédéral des Affaires étrangères. L'arrestation, dans la nuit de jeudi à vendredi, des dirigeants et députés du parti prokurde HDP constituent, aux yeux du ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, une nouvelle aggravation radicale de la situation.
Personne, a insisté M. Steinmeier, ne conteste le droit de la Turquie de lutter contre la menace terroriste et de répondre avec les moyens de l'État de droit à la sanglante tentative de coup d'État. Cependant, cela ne saurait servir de justification pour faire taire, voire placer derrière les barreaux, les membres de l'opposition politique.