Sigmar Gabriel : l’Allemagne et les États-Unis, un socle de valeurs communes

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Relations entre l'Allemagne et les États-Unis Sigmar Gabriel : l’Allemagne et les États-Unis, un socle de valeurs communes

Sigmar Gabriel est le premier membre du gouvernement fédéral à rencontrer des représentants de la nouvelle administration américaine. À Washington, il s’est entretenu avec le secrétaire d’État Rex Tillerson et avec le vice-président Mike Pence.

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Sigmar Gabriel rencontre à Washington le nouveau chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson.

Rencontre des deux homologues : Rex Tillerson, qui a prêté serment mercredi comme secrétaire d'État, reçoit le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel.

Photo : picture-alliance/Zumapress.com

Il y a quelques jours, la chancelière fédérale et le président américain Donald Trump s’étaient téléphoné pour la première fois.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères est le premier membre du gouvernement allemand à mener des entretiens politiques avec des représentants du gouvernement Trump. Ce déplacement de M. Gabriel si peu de temps après son entrée en fonctions est pour l’Allemagne une façon de montrer que la coopération transatlantique continuera à jouer un rôle important. « Nous sommes étroitement liés par un socle de valeurs communes », a déclaré le ministre, « valeurs qui cependant ne sauraient être mises en cause ».

Le ministre allemand rencontre ses collègues

Au sujet de ses entretiens, Sigmar Gabriel a déclaré que ses deux interlocuteurs, le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’État Rex Tillerson, avaient manifesté un grand intérêt pour une Europe plus forte. Cependant, a-t-il insisté, les demandes formulées par les Américains concernant un engagement renforcé des pays européens membres de l’OTAN « ne peuvent se réaliser que si l’Europe est unie dans l’action ».

M. Gabriel a poursuivi en disant qu’il avait parlé avec son homologue américain de l’avenir du système commercial mondial libéral et de l’OMC. Il a souligné que les États-Unis et l’Allemagne attachaient la même importance aux chaînes de valeur mondiales et qu’il n’était pas possible « d’en extraire tout simplement certaines parties et de les soumettre à des droits de douane ».

Grande importance de l’OTAN

À l’issue de son entretien avec le vice-président Mike Pence, Sigmar Gabriel a insisté sur la position commune concernant l’OTAN. L’Alliance revêt une grande importance pour assurer la sécurité et la stabilité en Europe et en Amérique du Nord, a-t-il estimé face au vice-premier ministre américain.

La Bibliothèque du Congrès a beaucoup impressionné M. Gabriel. Pendant la visite lui a été présentée une traduction en allemand (datant de 1776) de la déclaration d’indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776. Le chef de la diplomatie allemande en a lu un extrait à voix haute en allemand. En voici la traduction française :

« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. »

Angela Merkel s’entretient par téléphone avec Donald Trump

Donald Trump et Angela Merkel s’étaient téléphoné dès samedi (28 janvier). Ils avaient abordé des sujets très divers à cette occasion, notamment l’OTAN, la situation au Proche et Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord, le conflit dans l’est de l’Ukraine et les relations avec la Russie, y compris la question des sanctions.

Comme dénominateur commun, les deux dirigeants avaient souligné « l’importance cruciale » de l’OTAN pour les relations transatlantiques, de même que pour le maintien de la paix et de la stabilité. Ils s’étaient montrés l’un et l’autre convaincus qu’une défense commune exigeait des investissements appropriés dans les capacités militaires et une juste contribution de tous les alliés à la sécurité collective.

Combattre ensemble le terrorisme

Ils avaient également décidé d’intensifier leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et d’accroître leurs efforts afin de stabiliser le Proche et Moyen-Orient ainsi que l’Afrique du Nord.

Tous deux avaient aussi réaffirmé leur intention « d’approfondir ces prochaines années les relations bilatérales déjà excellentes ». Donald Trump avait accepté l’invitation de la chancelière à venir à Hambourg pour le G20 au mois de juillet et affirmé se réjouir de la recevoir bientôt à Washington.

Une solution diplomatique pour les binationaux allemands

La chancelière fédérale avait évoqué lundi (30 janvier) le décret anti-immigration de Donald Trump. « La lutte nécessaire et résolue contre le terrorisme ne justifie nullement de nourrir un soupçon généralisé vis-à-vis des croyants de certaines religions, en l’occurrence les musulmans, ou les personnes originaires de certains pays », avait-elle déclaré lors d’un point de presse à l’occasion de la visite du président ukrainien Petro Porochenko.

La démarche de l’administration américaine est en contradiction avec l’idée fondamentale de l’aide internationale aux réfugiés et de la coopération internationale, avait poursuivi la chancelière allemande. Le gouvernement fédéral s’engage en particulier en faveur des binationaux concernés afin d’éclaircir leur situation juridique et de défendre résolument leurs intérêts.

Pour ce faire, le gouvernement fédéral a pris contact avec ses interlocuteurs à Washington. Le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères, Martin Schäfer, a rendu compte de ces contacts mercredi (1er février) lors de la conférence de presse gouvernementale. Il a déclaré qu’il en résultait que les conditions d’entrée sur le territoire américain restaient inchangées pour les binationaux allemands, c’est-à-dire les personnes possédant la nationalité allemande et une ou plusieurs autres nationalités.