Rendre l’Europe forte

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Déclaration de politique générale Rendre l’Europe forte

Seule une Union européenne compétitive peut défendre avec assurance ses valeurs et ses intérêts dans l’univers mondialisé de ce XXIe siècle. C’est ce qu’a rappelé la chancelière fédérale Angela Merkel dans la déclaration de politique générale qu’elle a prononcée devant le Bundestag juste avant le début du Conseil européen de printemps.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel prononce devant le Bundestag une déclaration de politique générale au sujet du Conseil européen.

« Renforcer durablement l’architecture de l’Union économique et monétaire »

Photo : Bundesregierung/Denzel

Le sommet de printemps qui se tient au mois de mars à Bruxelles est traditionnellement consacré aux sujets économiques. Pourtant, cette année, l’Ukraine figure bien entendu tout en haut de l’ordre du jour. Mme Merkel a dit clairement que l’Union européenne n’acceptait pas l’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en violation du droit international.

« L’évolution de la situation en Ukraine nous montre rétrospectivement à quel point le trésor que sont la paix et la liberté en Europe demeure fragile, même un demi-siècle après la signature des traités de Rome », a déclaré Mme Merkel. Et d’ajouter : « Nous avons déjà pratiquement oublié que la dernière guerre sur le continent européen dans les Balkans occidentaux ne remonte même pas encore à une génération ».

Angela Merkel a évoqué l’attitude de l’UE vis-à-vis de la Russie ainsi que les prochaines mesures de soutien à l’Ukraine. Ainsi, le Conseil européen va-t-il adopter les sanctions de la phase « 2 » de la riposte graduée. Elle a cependant bien fait comprendre que l’UE était prête aussi à passer au troisième niveau de sanctions.

La chancelière a également parlé du G8. À ce propos, elle a dit que tant que les conditions politiques n’étaient pas réunies pour un processus de cette importance, il n’y avait plus de G8, ni le sommet, ni le format en tant que tel.

Renforcer la compétitivité

S’agissant de la politique économique et financière, il sera question à Bruxelles de l’amélioration de la compétitivité industrielle de l’Europe. L’Union européenne est sortie plus forte de la crise de la dette publique. La croissance s’établit à 1,2 % en 2014. L’Espagne, l’Irlande et le Portugal ont, eux aussi, retrouvé le chemin de la croissance. Aux yeux de la chancelière, seule une amélioration de la situation de l’emploi et de la croissance peut renforcer la compétitivité.

Les méthodes de surveillance économique et financière ont été améliorées en Europe. « Nous devons cependant continuer d’améliorer la coordination des politiques économiques et renforcer durablement l’architecture de l’Union économique et monétaire », a insisté Mme Merkel.

Préparer l’avenir

La chancelière a exhorté la Commission européenne à créer le cadre nécessaire à la poursuite des réformes structurelles de l’UE et fait remarquer que « tous sont impliqués dans cette entreprise ».

C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, l’Union européenne doit continuer de jouer un rôle de premier plan dans l’économie mondiale. Pour ce faire, il est indispensable de créer un marché unique numérique et d’améliorer les conditions en matière de recherche & développement. Mme Merkel a salué à cette occasion les efforts déployés par l’Union européenne pour réduire les charges administratives ainsi que dans le cadre du Programme pour une réglementation affûtée et performante (REFIT).

Elle s’est félicitée par ailleurs que la Commission européenne ait estimé que l’excédent de la balance courante allemande ne nuisait pas à la zone euro.

Un signal fort pour Paris climat 2015

Le Conseil européen se penchera également sur les questions climatiques. Selon Mme Merkel, il représente une étape importante sur la voie de la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015. La chancelière a rappelé que l’Allemagne aurait souhaité voir la Commission européenne fixer des objectifs plus ambitieux.

Une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre et une proportion d’énergies renouvelables de 27 % seront donc au cœur des débats. En prenant des décisions sur ces dossiers, le Conseil européen enverra un signal fort de l’Europe à la conférence mondiale sur le climat.

L’énergie représente un autre thème prioritaire du Conseil européen. Pour Mme Merkel, il est essentiel avant tout d’assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Ses revendications portent sur quatre points :

  • créer un marché intérieur de l’énergie,
  • diversifier davantage les sources d’énergie,
  • accroître l’efficacité énergétique,
  • renforcer le développement des réseaux.

Aux États-Unis, l’énergie coûte deux fois moins cher que dans l’UE. Mme Merkel a donc constaté que l’industrie européenne et l’industrie allemande devaient faire face à des défis de taille et que, par conséquent, « les entreprises doivent être assurées de la sécurité d’investissement ».

Le libre-échange joue un rôle important

En dépit de la complexité de l’enjeu, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis doit pouvoir se réaliser, a poursuivi Mme Merkel. Il est vrai qu’il y a toutes sortes de réserves à cet accord, a-t-elle concédé, mais il est difficilement acceptable que les États-Unis pratiquent le libre-échange avec presque toutes les régions de la planète, et pas avec l’Europe.

Dans ce contexte, Mme Merkel a rappelé que l’Europe et les États-Unis étaient à l’origine de la moitié de la production mondiale et qu’un tiers des échanges internationaux étaient transatlantiques.

Responsabilité européenne pour l’Afrique

Le Conseil européen portera également sur la préparation du sommet UE-Afrique auquel 80 chefs d’État ou de gouvernement doivent participer au mois d’avril. La chancelière fédérale a souligné à ce propos la responsabilité incombant à l’Europe vis-à-vis de l’Afrique. Le Conseil européen enverra un message de coopération à l’Afrique.

Pour finir, la chancelière fédérale a néanmoins insisté sur la responsabilité propre des pays africains tout en assurant que l’Allemagne continuerait de leur apporter une « aide à l’entraide », notamment sous forme de conseil, de formation et d’équipements.