Au cœur de « l'entretien très ouvert avec l'émir » figurait la situation dans le Golfe - le conflit entre le Qatar et ses pays voisins. L'on s'inquiète de voir qu'« il n'y a toujours pas de solution visible 100 jours après le début du conflit », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel lors de la conférence de presse commune avec l'émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. La situation en Libye et en Syrie a également été abordée.

Le conflit entre le Qatar et ses voisins

Le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Bahreïn avaient rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et coupé toutes les liaisons aériennes, terrestres et maritimes avec le pays. Ils lui reprochent de soutenir les groupes extrémistes, des accusations rejetées par le Qatar.

Les efforts de médiation du Koweït

L'Allemagne n'est pas partie au conflit. Elle souhaite cependant contribuer, selon ses valeurs, à une possible résolution du conflit. La chancelière fédérale a exprimé son vœu de parvenir à des compromis équitables. Il faut que toutes les parties concernées puissent garder la face, selon elle. L'émir a clairement fait savoir que le Qatar ferait tout son possible pour avancer dans ce sens, a déclaré Angela Merkel.

Dans la crise au Qatar, le gouvernement fédéral soutient les efforts de médiation du Koweït. L'on apprécie également beaucoup les efforts de médiation américains dans ce conflit, a indiqué la chancelière fédérale.

Lutte contre le terrorisme

Tout le monde est unanime quant à la nécessité de lutter contre les tendances terroristes. L'émir a assuré que le Qatar mettrait lui aussi tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme islamiste. De « très grands défis » se jouent dans cette région, a indiqué la chancelière. Elle a fait allusion notamment au Yémen et à l'épidémie de choléra qui se propage.

Il s'agit du premier déplacement à l'étranger de l'émir depuis le début de la crise au Qatar : avant de participer à l'Assemblée générale des Nations Unies, l'émir visite d'autres capitales en plus de Berlin.

Contre le financement du terrorisme

Selon le gouvernement fédéral, tous les pays de la région doivent renforcer leurs efforts pour lutter encore davantage contre le financement du terrorisme. Début juillet, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel s'était rendu dans la région du Golfe. Au cours de son voyage, il avait souligné : « Nous sommes convaincus qu'il est urgent d'empêcher le financement d'organisations terroristes et d'extrémistes, par quiconque et où que ce soit dans le monde : sans conditions, de manière praticable et transparente. Si l'on parvient à développer de meilleurs mécanismes, cette crise pourrait même à l'avenir renforcer nos instruments dans la lutte contre le terrorisme. Mais pour cela, les maîtres mots doivent être bonne volonté, désescalade et dialogue de toutes parts. »

En Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït et au Qatar, Sigmar Gabriel avait plaidé en faveur d'une ouverture au compromis auprès des parties au conflit.