Réaliser la perspective européenne

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Angela Merkel dans les Balkans occidentaux Réaliser la perspective européenne

La tournée de la chancelière fédérale dans les Balkans occidentaux s’est terminée par la Bosnie-Herzégovine. Après s’être entretenue avec le chef du gouvernement M. Zvizdić, Angela Merkel a rencontré les « mères de Srebrenica ».

La présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine (Mladen Ivanic, Dragan Covic et Bakir Izetbegovic) accueille la chancelière fédérale

Les membres de la présidence de Bosnie-Herzégovine accueillent la chancelière fédérale

Photo : Bundesregierung/Denzel

La Bosnie-Herzégovine était la troisième étape du voyage de la chancelière dans les Balkans. Au début de son déplacement, Angela Merkel avait affirmé alors qu’elle se trouvait à Tirana, la capitale de l’Albanie, qu’il était dans l’intérêt propre de l’Europe « que nous tenions notre promesse d’offrir aux pays des Balkans occidentaux une perspective européenne et que nous réalisions cette perspective ».

La chancelière allemande a salué les réformes engagées en Albanie. « La création d’un nouveau système juridique est un accomplissement qui mérite la plus haute estime », avait-elle déclaré avant d’ajouter que les réformes représentaient une importante partie du chemin vers des négociations concrètes sur l’adoption de l’acquis communautaire.

Dans la capitale serbe qui constituait la deuxième étape de sa tournée, Angela Merkel avait rencontré le premier ministre Aleksandar Vučić et le président Tomislav Nikolić. Un rendez-vous avec des représentants de la société civile serbe était venu compléter ce volet du programme.

Des progrès dans les relations avec le Kosovo

À Belgrade, Mme Merkel a félicité le gouvernement serbe pour les nombreuses initiatives qu’il a lancées afin de normaliser les relations avec le Kosovo. Elle a dit estimer que la Serbie avait fait preuve à cet égard d’une grande volonté de compromis, ce qui mérite d’être reconnu et aura à n’en pas douter de l’influence sur l’évolution des négociations d’adhésion avec l’UE.

Des progrès similaires ont été réalisés au niveau des relations serbo-albanaises, a-t-elle poursuivi. Les visites mutuelles des premiers ministres au cours des douze derniers mois constituent aux yeux de la chancelière un signal encourageant. Elle a insisté sur le caractère particulièrement réjouissant du projet d’échange de jeunes entre la Serbie, l’Albanie et d’autres pays des Balkans occidentaux.

Le nombre de migrants qui se servent des Balkans comme itinéraire de transit a fortement augmenté ces derniers mois, a souligné la chancelière. Il va falloir venir en aide sur place à ces pays, a-t-elle constaté, car « cela ne sert à rien que chacun s’isole de chacun ».

Soutien au programme de réformes de Sarajevo

En Bosnie-Herzégovine, Mme Merkel s’est entretenue avec le président du Conseil des ministres Denis Zvizdić. À l’issue de cet entretien, elle a rencontré les trois personnes qui exercent la présidence du pays. Pendant la conférence de presse qui a suivi, elle a salué l’entrée en vigueur de l’accord de stabilisation et d’association entre la Bosnie-Herzégovine et l’Union européenne.

Pour que ce pays puisse obtenir officiellement le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE, il lui faut maintenant franchir la prochaine étape, à savoir l’adoption d’un programme de réformes. L’Allemagne est prête, a assuré la chancelière, à apporter son soutien à la Bosnie-Herzégovine afin d’amortir les répercussions de ce programme de réformes, par exemple en améliorant les possibilités de travail en Allemagne pour la main-d’œuvre qualifiée de Bosnie-Herzégovine.

Angela Merkel rencontre les « mères de Srebrenica »

La chancelière fédérale a visité par ailleurs l’exposition permanente « Srebrenica 11/07/1995 » en hommage aux 8 000 garçons et hommes musulmans massacrés le 11 juillet 1995 à Srebrenica. Elle a ensuite rencontré des membres de « Mères de Srebrenica », l’association des mères et veuves des victimes du massacre.

Prochaine conférence sur les Balkans à Vienne

Afin d’appuyer le processus de rapprochement des pays des Balkans occidentaux avec l’Union européenne, Mme Merkel avait invité en août 2014 les dirigeants politiques de tous les pays des Balkans occidentaux, ainsi que les représentants de la Commission européenne, de l’Autriche et de la France à une « conférence sur les Balkans occidentaux » qui s’était tenue à Berlin. Il avait alors été décidé que cette conférence aurait lieu désormais tous les ans. Cette année, c’est donc l’Autriche qui l’accueille.

La chancelière a affirmé lors de sa visite à Tirana, Belgrade et Sarajevo qu’elle avait l’intention de participer à cette conférence. Elle a dit se réjouir de voir que la coopération se renforce continuellement dans la région des Balkans occidentaux. La preuve en est selon elle le rythme des rencontres des chefs de gouvernement de ces pays qui se sont vus déjà trois fois l’année dernière.

Une phase difficile surmontée

Au lendemain de l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 1990, les pays des Balkans occidentaux ont traversé une phase difficile.

Depuis, ils ont tous entamé un processus de rapprochement avec l’Union européenne. Les États membres de l’UE soutiennent ce processus. L’état d’avancement des négociations varie beaucoup et dépend dans une large mesure des conditions spécifiques dans les différents pays.

Les grands succès du processus de rapprochement ont été en 2004 l’adhésion de la Slovénie et en 2013, celle de la Croatie. Mais d’importants progrès ont également été réalisés dans ce processus de rapprochement avec les autres pays. Ainsi, la coopération régionale a été renforcée dans le secteur de l’économie et les projets transfrontaliers en matière de transports, et la lutte contre la corruption et le crime organisé a été améliorée.

La Serbie a introduit une demande d’adhésion à l’UE en 2009. Depuis mars 2012, elle a le statut de pays candidat. Les premières négociations d’adhésion ont eu lieu en janvier 2014 après que la Serbie et le Kosovo ont eu signé en avril 2013 un accord sur la normalisation de leurs relations et commencé à le mettre en œuvre. La prochaine étape du processus de négociation est l’adoption de l’acquis communautaire. En dehors de ces négociations, l’Union européenne a bien insisté sur le fait que la normalisation des relations avec le Kosovo devait se poursuivre de façon « visible et durable ».

L’Albanie est le seul pays des Balkans occidentaux qui n’est pas issu de l’ex-Yougoslavie mais qui est indépendant déjà depuis 1912. Sa demande d’adhésion à l’UE date de 2009. Depuis avril 2014, l’Albanie a elle aussi le statut de pays candidat. En décembre 2014, le Conseil de l’Union européenne a établi à son sujet un catalogue avec cinq critères en particulier dans le domaine de l’administration publique et de la justice qui doivent être remplis avant que puissent débuter les négociations sur l’adoption de l’acquis communautaire.

La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo n’ont pas encore déposé de demande d’adhésion, mais tous deux font figure de « candidats potentiels ». Depuis juin 2015, un « accord de stabilisation et d’association » est en vigueur avec la Bosnie-Herzégovine. L’Union européenne et ses États membres discutent actuellement d’un projet d’accord similaire avec le Kosovo.