Nice et la Turquie assombrissent le sommet de l’ASEM

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Sommet Europe-Asie à Oulan Bator Nice et la Turquie assombrissent le sommet de l’ASEM

Au début du sommet Europe-Asie, les participants réunis à Oulan Bator ont inscrit la lutte contre le terrorisme à l’ordre du jour. Le deuxième jour du sommet a été assombri par les événements en Turquie.

La chancelière fédérale Angela Merkel au début d’une réunion dans le cadre du sommet de l’ASEM

Une cinquantaine de pays, dont 21 pays d’Asie, se réunissent pour les sommets de l’ASEM

Photo : Bundesregierung/Bergmann

L’attentat de Nice et la tentative de putsch militaire en Turquie jettent une ombre sur la réunion du dialogue Europe-Asie (ASEM) en Mongolie. Les questions touchant à la lutte contre le terrorisme sont également à l’ordre du jour, « également pour des raisons d’actualité » malheureusement, comme l’a souligné Angela Merkel à Oulan Bator. En ouverture du sommet, les participants ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat de Nice.

L’ASEM : 60 % de la population mondiale

À Oulan Bator, Angela Merkel prend part à la 11e réunion du dialogue Europe-Asie (ASEM). « Ce forum existe déjà depuis 20 ans. Nous représentons à nous tous 60 % de la population mondiale. En d’autres termes, sont réunis ici tous les pays qui forment ce que l’on a coutume d’appeler le continent eurasien », a-t-elle souligné vendredi.

Les participants du sommet Europe-Asie sont les 28 États membres de l’Union européenne, la Suisse et la Norvège ainsi que 21 pays d’Asie. Assistent également au sommet le président du Conseil européen, Donald Tusk, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Le Luong Minh.

L’ASEM porte également sur bon nombre de questions pratiques qui ont des liens communs : outre la lutte contre le terrorisme y sont abordés des « sujets tels que la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a commenté Mme Merkel.

Les questions économiques et d’infrastructures sont également au cœur des discussions entre les ministres compétents. « Il s’agit aussi des rapports entre les personnes. Nous avons entendu parler des efforts de coopération accomplis tant de la bouche de représentants économiques que de celle de représentants des jeunes », a fait remarquer la chancelière.

Dans le cadre des entretiens bilatéraux, Mme Merkel s’est également entretenue, entre autres, avec le premier ministre russe Dmitri Medvedev. À ce propos, elle a dit : « Nous avons évoqué encore une fois le dossier de Minsk et avons tous deux réaffirmé notre détermination commune à mettre en œuvre les accords de Minsk dans les plus brefs délais ».

Sommet d’Oulan Bator

Après l’accueil officiel par le président de la Mongolie, Tsakhiagiin Elbegdorj, se tiennent aujourd’hui deux réunions plénières des États participants. Il est prévu tout d’abord de dresser un bilan des 20 ans de coopération dans le cadre de l’ASEM et de fixer le cap pour l’avenir. Ensuite, les participants doivent discuter de la contribution de l’ASEM au rapprochement accru des continents (« connectivité ») et des enjeux planétaires comme le changement climatique.

Forum de dialogue et de coopération entre l’Europe et l’Asie, l’ASEM fête son vingtième anniversaire cette année. Tous les deux ans depuis 1996, les chefs d’État et de gouvernement des 53 pays membres de l’ASEM se réunissent avec le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne et le secrétaire général de l’ASEAN. Le sommet a pour mission de fixer les priorités du dialogue Europe-Asie. Les réunions ont lieu alternativement en Asie et en Europe. La dernière édition avait eu lieu à Milan en 2014. Les sommets se terminent par l’adoption de déclarations communes, qui n’ont cependant pas de caractère contraignant.

Gérer ensemble les défis

Le deuxième jour du sommet sera consacré à un échange de vues informel sur le renforcement des trois piliers de l’ASEM : la coopération politique, économique et socio-culturelle. Il y sera également question des migrations et de la protection des droits de l’homme.

Deux documents seront signés à Oulan Bator : premièrement, une déclaration de la présidence de l’ASEM, le Laos cette année ; deuxièmement, une déclaration des chefs d’État et de gouvernement, la « Déclaration d’Oulan Bator ». Angela Merkel aura également l’occasion de mener des entretiens bilatéraux en marge du sommet.

Pour l’Allemagne, la politique énergétique et de sécurité notamment joue actuellement un grand rôle dans les relations transeurasiennes. Les situations de conflit au Moyen-Orient, en Syrie et en Iraq ainsi que l’augmentation du nombre des réfugiés vers l’Europe qui en est le corollaire sont l’un des sujets cruciaux du point de vue allemand.

Priorité à la sécurité énergétique

La sécurité des approvisionnements en énergie est l’une des grandes préoccupations de Berlin dans les échanges avec ses partenaires asiatiques. Le caractère informel des sommets Europe-Asie offre à ce sujet une belle occasion d’approfondir les relations avec les pays de la région.

L’Allemagne s’est fixé des objectifs ambitieux avec la transition énergétique (« Wende » ou tournant énergétique en allemand) et la sortie du nucléaire. À moyen terme, on continuera néanmoins d’avoir besoin d’importations d’énergie et de gaz en provenance de l’Europe de l’Est et de l’Asie, et ce, dans le contexte de crise en Ukraine, un pays de transit important pour les livraisons d’énergie.

Programme au Kirghizstan

Lors de sa première étape, au Kirghizstan, Angela Merkel avait rencontré hier le président Almazbek Atambaev. S’agissant du rapprochement entre l’Union européenne et l’Union économique eurasienne, elle a précisé : « Nous avons encore pas mal de travail devant nous, mais je suis d’accord sur le principe ». Après son entretien avec le président kirghize, la chancelière s’est engagée, pour le cas où le Kirghizstan souhaiterait resserrer ses relations avec l’Union européenne, à soutenir la coopération et le rapprochement politiques.

Il importe également que l’Allemagne et le Kirghizstan entretiennent leurs relations, a déclaré Mme Merkel. « Nous avons des projets tout à fait spécifiques », concernant d’une part la coopération dans les domaines de l’éducation et du développement, de l’autre la tentative de renforcer également la coopération économique au niveau des entreprises.

Le président Atambaev s’est prononcé en faveur d’une zone économique commune allant de Lisbonne, à l’ouest de l’UE, à Vladivostok, à l’est de la Russie. De plus, il a appelé l’Union européenne et la Russie à mettre un terme aux différends dans le conflit russo-ukrainien afin que les sanctions économiques contre Moscou puissent être levées.

La chancelière allemande a également rencontré à Bichkek le président du Parlement kirghize, Chynybai Tursunbekov, et des députés. Elle avait aussi rendez-vous avec des représentants de la société civile et a visité un projet de formation du programme « Formation professionnelle en Asie centrale » réalisé par la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH avec des partenaires de l’Université d’État polytechnique kirghize.

L’histoire des relations germano-kirghizes porte l’empreinte de la minorité allemande au Kirghizstan. Les premières colonies de mennonites de souche allemande remontent au XIXe siècle. Le gouvernement fédéral soutient la minorité allemande encore aujourd’hui dans les domaines socio-culturel et de l’éducation. La déclaration du 4 juillet 1992 sur les bases des relations entre la République Kirghize indépendante et la République fédérale d’Allemagne marque le début d’une coopération intense entre les deux pays. La même année, une mission diplomatique allemande a ouvert ses portes au Kirghizstan.