La Chine, un acteur majeur sur la scène mondiale

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Déplacement de la chancelière fédérale en Chine La Chine, un acteur majeur sur la scène mondiale

À la fin de son déplacement en Chine, la chancelière fédérale Angela Merkel a dit avec emphase : « Il est bon et juste de se rendre une fois par an en Chine car les développements y sont très rapides. »

La chancelière fédérale Angela Merkel accompagnée de jeunes Chinois

Des jeunes Chinois accompagnent la chancelière fédérale jusqu’à la Table ronde de Bergedorf

Photo : Bundesregierung/Denzel

La situation internationale et l’importance de la Chine pour l’économie mondiale ont été au cœur des entretiens politiques de la chancelière allemande.

La République populaire de Chine joue un rôle clé dans de nombreux domaines de la politique étrangère et de sécurité. Tel est le résumé fait par la chancelière à Hefei, dernière étape de sa huitième visite officielle en Chine. « On sent que la Chine fournit aussi de son côté de gros efforts pour aider à résoudre les conflits internationaux », a constaté Mme Merkel.

Un rôle de médiateur international

La Chine a montré quel rôle important elle joue non seulement au cours des négociations qui ont débouché sur un accord nucléaire avec l’Iran, mais aussi par son engagement en matière de politique étrangère par exemple concernant le programme nucléaire nord-coréen, a déclaré la chancelière fédérale à Pékin, où elle participait à la Table ronde de Bergedorf. La Chine a co-initié les pourparlers à six il y a déjà plusieurs années. « Et sans la Chine, ces pourparlers ne pourront pas reprendre », a insisté Angela Merkel.

Il en est de même pour la médiation chinoise en Afghanistan, à propos de laquelle la chancelière a fait remarquer : « C’est pourquoi les bons contacts établis avec le Pakistan et parallèlement avec l’Afghanistan peuvent peut-être contribuer aussi à aboutir à une réconciliation. »

Concernant le conflit territorial en mer de Chine méridionale et orientale, « nous souhaitons avant tout que les routes commerciales maritimes restent libres et sûres, ce qui est bien entendu important pour toute la région et au-delà », a insisté la chancelière.

Engagement de la Chine pour la Syrie

La chancelière allemande a salué le soutien apporté par le gouvernement chinois à la recherche d’une solution au conflit syrien. Elle a déclaré que ses partenaires chinois considéraient tout comme elle que seul un processus politique et diplomatique peut permettre d’atteindre cet objectif : « Il existe par ailleurs entre nous une remarquable unité de vues quant à la nécessité d’inclure tous les acteurs majeurs dans ce processus, y compris bien entendu la Russie, les États-Unis, la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Iran et d’autres acteurs locaux », a dit clairement la chancelière.

Tout comme l’Allemagne, la Chine compte sur le système des organisations internationales pour résoudre les crises des réfugiés. D’où la nécessité de renforcer ces organisations. « Lorsque nous constatons que le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et d’autres organisations majeures des Nations Unies souffrent d’un sous-financement chronique, c’est une très mauvaise nouvelle », a déploré Mme Merkel.

Un partenaire fiable dans la crise de l’euro

La chancelière allemande a rendu hommage tout spécialement au rôle qu’a joué la Chine pendant la crise de l’euro en disant : « Si la Chine avait alors cessé d’acheter des installations provenant de la zone euro, la situation mondiale aurait évolué tout à fait différemment. »

Coopération dans l’enseignement supérieur

Dans le cadre d’une cérémonie à l’université d’Hefei, Angela Merkel a salué le lancement d’un projet-pilote de coopération avec des universités allemandes. « Quand je vois tous ces jeunes gens motivés, je n’ai pas le moindre doute que nous ayons eu raison de vouloir promouvoir les échanges de jeunes et d’élèves entre l’Allemagne et la Chine », a-t-elle noté avec conviction.

Un accord relatif à l’organisation en 2016 d’une année germano-chinoise d’échanges d’élèves et de jeunes avait été signé auparavant à Pékin.

Travailler ensemble à l’inclusion

Dans le cadre d’un atelier de l’ASEM (Dialogue Europe-Asie) qui s’est tenu à Pékin sous le titre « Break Barriers for Inclusive Development », la chancelière fédérale a relevé la nécessité d’allier les mécanismes de l’économie de marché et l’égalité sociale pour les personnes handicapées, ce qui inclut l’humanité et la solidarité. Mme Merkel a salué dans ce contexte les possibilités de coopération avec la Fédération chinoise des personnes handicapées.

Accords économiques et déclarations d’intention

En présence de la chancelière allemande et du premier ministre chinois, les représentants des milieux d’affaires allemands qui accompagnaient Mme Merkel dans son déplacement ont signé, jeudi, avec leurs partenaires chinois, des accords d’un volume total de 18,6 milliards d’euros. Parmi ces accords figure la création d’une coentreprise entre la Bourse allemande et la Bourse de Shanghai ainsi que la Bourse des marchés à terme de Shanghai (CFFEX). Le groupe aéronautique et spatial européen Airbus a convenu avec la partie chinoise de la livraison de 130 Airbus A330 et A320, soit un volume global de 15,4 milliards d’euros. Le groupe automobile Volkswagen a pour sa part conclu une étroite coopération avec la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC).

D’autres protocoles d’accord ont été signés. Ainsi Allemands et Chinois ont-ils convenu d’un projet avec la Fédération allemande de football (DFB) prévoyant de promouvoir la formation d’entraîneurs de jeunes et des écoles de football dans 20 000 collèges de Chine.

Afin d’accélérer les formalités de visas pour les citoyens et entrepreneurs chinois, six nouveaux centres de visas doivent s’ouvrir dans toute la Chine. « Ce n’est cependant qu’un exemple qui illustre le fait que nous voulons resserrer les contacts entre les habitants de nos deux pays », a déclaré la chancelière.

Développement de la coopération économique

Durant la réunion du Comité consultatif de l’économie germano-chinoise (DCBWA) à Hefei, Angela Merkel a affirmé que son gouvernement soutenait le souhait de la partie chinoise de recevoir de l’UE le statut d’économie de marché. Auparavant, la Chine doit néanmoins régler encore quelques points, notamment concernant le droit des marchés publics.

S’agissant de la coopération dans le domaine financier, la chancelière avait déjà dit à Pékin qu’elle était favorable à ce que le Renminbi, la monnaie chinoise, soit intégrée dans la corbeille monétaire du Fonds monétaire international (FMI). « La Chine aimerait être membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et nous sommes tout à fait favorables à ce qu’elle le soit, tout comme nous sommes pour notre part actionnaires de la Banque asiatique d’investissements en infrastructures (AIIB) et aimerions nous investir ici aussi au premier plan dans le travail de cette banque d’investissement », a déclaré Mme Merkel.

Les deux parties se sont félicitées de la coopération en vue de la mise en œuvre du cadre d’action pour un partenariat d’innovation. Le premier ministre chinois Li Keqiang a souligné l’intérêt que porte son pays à une plus forte coopération. « Nous devons pour ce faire travailler ensemble à relier l’Industrie 4.0 allemande et la stratégie Made in China 2025 », a-t-il déclaré, avant de conclure que, l’objectif étant de renforcer la dynamique des marchés, « cela représente des chances énormes pour notre coopération ».

Dialogue sur l’État de droit

Lors de son entretien avec le premier ministre chinois, Angela Merkel a également abordé avec lui les questions concernant la société civile et le dialogue sur l’État de droit. Les deux responsables ont également évoqué à cette occasion les lois en cours de délibération à l’Assemblée populaire nationale qui concernent les ONG.

À propos du dialogue sur l’État de droit prévu fin novembre en Chine, la chancelière allemande a dit clairement : « J’ai affirmé ma conviction que les organisations non gouvernementales sont de la plus haute importance pour la société et que les organisations allemandes précisément – en particulier les fondations politiques en l’occurrence – fournissent un travail très précieux en Chine, et que cela doit également demeurer possible à l’avenir. »

Priorité à la lutte contre le changement climatique

Concernant la conférence sur le climat qui doit avoir lieu très bientôt à Paris, la chancelière a rendu hommage au rôle constructif de la Chine dans la préparation et l’élaboration de propositions très ambitieuses. « Nous attendons en particulier avec impatience l’introduction d’un système d’échange de droits d’émission pour le dioxyde de carbone car c’est une possibilité de coopération et d’échange étroit avec l’Union européenne », a insisté Mme Merkel.