L’UE commémore la Première Guerre mondiale

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Sommet d’Ypres L’UE commémore la Première Guerre mondiale

Cent ans après le déclenchement de la guerre de 14-18, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) se sont réunis ce jeudi à Ypres, en Belgique, pour rendre hommage aux soldats tombés au champ d’honneur en Flandre.

La chancelière fédérale et d’autres chefs d’État et de gouvernement commémorent le début de la Première Guerre mondiale

À Ypres, les chefs d’État et de gouvernement rendent hommage, sous la Porte de Menin, aux soldats tombés au champ d’honneur en Flandre

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Ensuite ont débuté les entretiens de cette première partie du Conseil européen qui se poursuit vendredi à Bruxelles.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se sont rendus à Ypres à l’invitation du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Au cours d’une cérémonie officielle, ils ont commémoré ensemble le centenaire de la Grande Guerre.

Apprendre de l’Histoire

Selon la chancelière fédérale Angela Merkel, cette rencontre a souligné de nouveau la dimension européenne des événements d’alors. Avant le début des célébrations, elle avait déclaré à Courtrai : « Je pense que cela nous montre encore une fois combien nous vivons aujourd’hui à une bonne époque, et ce, parce que l’Union européenne existe et que nous avons appris de l’Histoire. »

Angela Merkel a dit espérer que cette réalité servirait aux responsables politiques européens de « motivation à prendre les décisions nécessaires pour les cinq prochaines années qui nous attendent ».

Barbarie de la guerre de masse

Ypres, c’est avant tout le premier recours aux substances toxiques comme gaz de combat. Les troupes allemandes avaient utilisé en avril 1915 du gaz chloré pour tenter de percer le front occidental figé durant la deuxième bataille des Flandres. Ces batailles symbolisent aux yeux de la chancelière allemande toute la barbarie de la guerre de masse industrielle. « Des lieux comme Ypres ou Verdun incarnent l’autodéchirement de tout le continent européen », a-t-elle déclaré dans son discours du 25 juin devant le Bundestag.

Pendant la Première Guerre mondiale, Ypres, qui se trouvait depuis l’automne 1914 directement sur le front de l’Ouest, était en proie à de rudes combats. L’une des batailles les plus sanglantes a été la première bataille des Flandres, du 20 octobre au 18 novembre 1914, qui a entraîné de lourdes pertes humaines du côté des Allemands comme des Alliés. En plus du gaz chloré utilisé en 1915, les troupes allemandes ont également testé pour la première fois à Ypres du gaz moutarde, en 1917. Des milliers de soldats ont alors péri ou ont été très gravement blessés.

Plus d’un demi-million de combattants sont tombés dans la seule région d’Ypres pendant la Première Guerre mondiale. Outre les jeunes Allemands, Britanniques, Français et Belges, nombre de soldats de l’actuel Commonwealth comptaient parmi les victimes. En même temps, la défense d’Ypres symbolisait la résistance des Alliés contre les attaquants allemands.

Cérémonie à la Porte de Menin

Pour la cérémonie solennelle, les chefs d’État et de gouvernement ont pris place sous la Porte de Menin, le mémorial pour les soldats tombés à Ypres pendant la Première Guerre mondiale. C’est là qu’a lieu tous les jours depuis 86 ans, à 20 heures, la cérémonie du Last Post. Cette simple sonnerie de clairon rend honneur aux morts et aux disparus. Proches et visiteurs sont encore nombreux à assister aujourd’hui à cet hommage quotidien.

Les chefs d’État et de gouvernement ont ensuite inauguré le « Peace Bench », le banc de la paix, dans les jardins du mémorial. Au cours de cette cérémonie, ils ont planté symboliquement des coquelicots en porcelaine en mémoire du poème du lieutenant-colonel canadien John McCrae qui commence ainsi : « In Flanders fields the poppies grow… » (Au champ d’honneur, les coquelicots sont parsemés… »).

La Porte de Menin, un arc de triomphe qui se reflète dans l'eau des douves, a été construite dans le style classique de l’architecte Sir Reginald Blomfield. Sur ce monument de guerre en hommage aux soldats de Grande-Bretagne et du Commonwealth sont inscrits les noms de 56 896 morts ou disparus. C’est aujourd’hui le témoignage vivant de l’identité historique de la ville d’Ypres, qui a été entièrement détruite pendant la guerre puis reconstruite plus tard à l’identique.

Protéger l’Europe unie

Les célébrations n’ont pas uniquement incité à rendre hommage à la mémoire des innombrables soldats tombés sur les champs de bataille de Flandre. Dans un discours programme prononcé au cours du débat budgétaire au Bundestag, la chancelière fédérale a également rappelé avec insistance qu’il fallait préserver pour les générations à venir la promesse d’une Europe unie dans le bonheur et la paix.

« Cela doit être le fil conducteur de notre action au service des citoyennes et citoyens : ce n’est pas le droit du plus fort qui finalement s’imposera, mais la force du droit. Nous en sommes convaincus », a déclaré Mme Merkel, faisant également allusion à la crise ukrainienne.

À la lumière des événements en Syrie et en Iraq, a-t-elle poursuivi, la valeur que représentent la chance et le bonheur acquis en Europe apparaît pleinement. Afin de restaurer la confiance dans l’Europe, le Conseil européen se concentrera à Bruxelles sur les questions d’avenir. Ce qui inclut tout un ensemble de priorités thématiques et de questions de personnel, a conclu Mme Merkel.