Outre la menace posée par la milice terroriste EIIL, l'Iraq doit également faire face à de grands défis économiques en raison de la baisse des prix du pétrole brut, a affirmé Mme Merkel à l'issue de sa rencontre avec le premier ministre iraquien Haidar Al-Abad.

Un gouvernement pour tous les groupes de population

Dans le même temps, la chancelière a souligné que les problèmes qui se posent ne peuvent être résolus que grâce à un gouvernement iraquien fort. La nécessité d'une participation de tous les groupes de population de l'Iraq dans le gouvernement a toujours été soulignée par le gouvernement fédéral comme étant un élément important dans la lutte contre la milice terroriste. « Des défis de taille nous attendent dans la lutte contre l'organisation terroriste EI », a déclaré la chancelière.

Les récentes exécutions d'otages ont montré que l'EIIL n'était pas encore vaincu. C'est pourquoi le gouvernement fédéral a également pris la décision,en concertation avec le gouvernement central iraquien, de soutenir les Peshmergas par la formation et la fourniture d'armes. Il est clair cependant que la lutte contre l'EIIL ne pourra être gagnée que par le biais d'une gouvernance inclusive. « Je crois que l'on peut déjà voir de premiers succès remportés par le gouvernement. »

L'Iraq doit également faire face à des défis de taille en raison des bas prix du pétrole, a ajouté la chancelière. Plus de 80 % des recettes publiques proviennent des exportations de pétrole. En plus des aides à l’équipement et à la formation, l'on souhaite aussi jouer un rôle actif dans le domaine de la coopération économique. Angela Merkel a déclaré : « Nous voulons, en tant que République fédérale d'Allemagne, être aux côtés de l'Iraq et aider le pays à surmonter les très grandes difficultés qu'il rencontre actuellement. »

Mission de formation allemande

La semaine dernière, le Bundestag a donné son accord à la participation de l'Allemagne, à hauteur de jusqu'à 100 soldats de la Bundeswehr, à une mission de formation des forces armées iraquiennes et des combattants kurdes peschmergas. Conjointement avec d'autres pays, en particulier l'Italie, les Pays-Bas et les partenaires scandinaves, l'Allemagne dispensera des modules de formation dans le nord de l'Iraq.

Outre la formation de base, l'accent y sera mis notamment sur le service sanitaire, l'élimination des mines ainsi que sur le commandement et la tactique. L'objectif de la mission de formation est d'entraîner les forces de sécurité du gouvernement régional du Kurdistan-Iraq et les forces armées iraquiennes afin qu'elles soient mieux préparées à lutter contre l'EIIL.

Menace posée par l'EIIL

La milice terroriste islamiste EIIL exerce une pression militaire massive. Depuis le début de l'été, la population dans la région, notamment dans le nord de l'Iraq et en Syrie, doit endurer l'horrible violence de l'EIIL. Il y a eu de nombreuses victimes et des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir. En particulier tous ceux qui appartiennent à des minorités religieuses telles que les yézidis et les chrétiens sont menacés.

Coalition internationale contre l’EIIL

À la demande de la partie iraquienne et des forces kurdes iraquiennes, le gouvernement fédéral avait déjà soutenu les combattants peshmergas en leur livrant des équipements militaires et des armes. L'engagement allemand a lieu dans le cadre de la coalition internationale contre le terrorisme qui fournit de l'aide militaire et humanitaire dans le cadre de la lutte contre l'EIIL.

La milice terroriste déstabilise la région tout entière, ce qui se répercute sur l’Allemagne, avait déjà souligné Mme Merkel dans sa déclaration gouvernementale en septembre 2014. Nous devons stopper l’expansion du terrorisme de l’EIIL. « Nous sommes témoins d’atrocités sans nom », a affirmé Mme Merkel. L’EIIL ne menace pas seulement les minorités. Au contraire, quiconque se dresse contre lui doit craindre le pire.

« Une telle déstabilisation de toute une région a également des conséquences sur l’Allemagne, sur l’Europe », a lancé la chancelière. Si comme en Iraq les bases du fanatisme religieux sont jetées, a-t-elle ajouté, « cela augmente la menace qui pèse sur nos propres intérêts sécuritaires ».