L'état de droit renforce la confiance

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Consultations intergouvernementales avec la Chine L'état de droit renforce la confiance

La sécurité juridique en tant que base de l'action de l'État : telle était l'idée directrice de la chancelière fédérale Angela Merkel et de sa délégation lors des consultations avec le gouvernement chinois. Mme Merkel a conclu son déplacement en mettant l'accent sur la coopération qui se poursuit avec la Chine.

La chancelière fédérale Angela Merkel dans l'usine de BMW Brilliance à Shenyang

À la fin de son voyage, la chancelière a visité l'usine de BMW à Shenyang

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Celle-ci permet une discussion intensive, y compris des sujets critiques.

Mardi, au cours de la dernière étape de son voyage à Shenyang, dans le nord-est de la Chine, la chancelière fédérale Angela Merkel a mis en lumière l'importance de se réunir régulièrement pour des consultations avec les partenaires chinois. « Il en ressort une coopération très suivie, qui nous permet tout à fait d'évoquer ensemble très intensivement même les sujets critiques. » Son déplacement a encore renforcé la coopération germano-chinoise et mis en évidence le fait que l'engagement des entreprises allemandes en Chine assurait également des emplois en Allemagne.

La chancelière a souligné que ce format familier menait à renforcer la coopération en matière de santé, d'agriculture, de recherche, ainsi que de politique sociale.

Les gouvernements allemand et chinois s'étaient réunis le 13 juin pour la quatrième fois en consultations intergouvernementales. Au cours d'une conférence de presse commune avec le premier ministre Li Keqiang, Angela Merkel a évoqué, suite aux entretiens, les intérêts de l'économie allemande. L'objectif doit être de parvenir à une coopération « gagnant-gagnant », à laquelle appartiennent l'égalité de traitement et le sujet de la sécurité juridique.

D'importantes conventions intergouvernementales et d'entreprise ont ensuite été signées au cours d'une cérémonie dédiée. Les consultations se sont conclues sur l'adoption d'une déclaration commune, qui contient notamment des rapports d'avancement concernant le cadre d'action commun dont les deux gouvernements avaient convenu lors des dernières consultations à Berlin en 2014.

Poursuite du travail vers un statut d'économie de marché

La poursuite de l'aménagement des relations économiques était à l'ordre du jour de ces consultations intergouvernementales à Pékin. Ainsi, selon Mme Merkel, des entreprises chinoises manifestent un grand intérêt pour l'acquisition d'entreprises allemandes. Si l'on est ouvert, « on doit trouver de bonnes solutions sur ce sujet aussi. Bien sûr, nous attendons aussi une réciprocité du côté chinois. »

Concernant le statut d'économie de marché souhaité par la Chine dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Angela Merkel a indiqué que les pourparlers avec la Commission européenne n'étaient pas achevés. Dans le contexte également des surcapacités sur le marché chinois de l'acier, il faut « d'autres entretiens spécialisés afin de trouver des résultats qui apportent des solutions conformes à l'OMC et sont également à la hauteur des problématiques économiques ».

Elle a assuré qu'elle rendrait compte de ses entretiens de Pékin au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à son retour. Un sommet UE-Chine est ensuite prévu au début de l'été. Dans cette perspective, la chancelière s'est montrée confiante quant au fait qu'une solution serait trouvée d'ici la fin de l'année.

Coopération réussie dans les pays tiers

Mme Merkel a dépeint la coopération réussie dans des projets avec des pays tiers comme « une nouvelle approche qualitative », citant en exemple la constitution d'un service de protection contre les catastrophes et d'une formation à l'activité minière en Afghanistan et la coopération au développement dans des pays d'Afrique. La coopération dans des pays tiers est également bonne au niveau des entreprises.

Mer de Chine méridionale : recherche d'une solution au conflit

La chancelière a expressément salué les approches constructives de la politique étrangère chinoise. « Il existe des exemples encourageants montrant que nous avons réussi à progresser, au moins un peu, vers la résolution de grands conflits. Je pense aux entretiens avec l'Iran, lors desquels l'Allemagne et la Chine étaient présentes à part égale. Nous espérons bien sûr réaliser de tels progrès en Syrie et en Libye. »

Concernant la situation tendue en mer de Chine méridionale, il faut parvenir à « résoudre les conflits de manière pacifique, si possible, par le biais de différents formats, y compris multilatéraux », a déclaré la chancelière. Elle a également constaté que « sur certaines questions, les points de vue divergent ». Il faudra poursuivre le dialogue, a-t-elle indiqué, ajoutant : « Cela continuera de nous accompagner. »

Organisations non gouvernementales : mettre en place un système d'alerte rapide

Dimanche, la chancelière fédérale avait abordé avec le premier ministre chinois Li Keqiang la nouvelle loi sur les organisations non gouvernementales, qui doit entrer en vigueur début 2017 en Chine. En soirée, Mme Merkel a dit avoir discuté avec M. Li de « comment nous pourrions mettre en place une sorte de système d'alerte rapide » afin de réagir en cas d'obstacles au travail des organisations non gouvernementales, telles que les chambres de commerce ou les fondations politiques, par exemple.

Utiliser la confiance renforcée

Dimanche, au début de son voyage, la chancelière s'était rendue à l'Académie chinoise des sciences à Pékin, où elle avait reçu le titre de docteur honoris causa de l'université de Nanjing. Cette université, qui a une longue tradition de coopération avec l'Allemagne dans le domaine juridique, abrite depuis 1989 l'Institut germano-chinois pour le droit économique.

Dans son discours de remerciement, Mme Merkel a évoqué le lien entre l'état de droit et la stabilité sociale. Un cadre juridique fiable est « très important, notamment pour toutes les entreprises qui doivent calculer et planifier, que ce soit dans leur pays ou à l'étranger ». Cela va évidemment dans les deux sens : « C'est là la réciprocité que nous avons. Bien sûr, des entreprises chinoises s'établiront aussi sur le marché allemand. »

Faisant référence à la coopération des deux pays en matière de politique étrangère, Mme Merkel a salué les contributions constructives de la Chine, notamment en ce qui concerne la conclusion de l'accord sur le nucléaire avec l’Iran et l’accord de Paris sur la protection du climat. Il importe de continuer à travailler sur la base de la confiance renforcée dans ce contexte, afin de réduire les tensions en mer de Chine méridionale et orientale, par exemple. L'Allemagne se réjouirait « de la mise en place d'un code de conduite contraignant avec les pays de l'ASEAN et la Chine, par exemple », a affirmé la chancelière fédérale.

Programme bien rempli

Lundi, en début d'après-midi, la chancelière fédérale a participé, avec le premier ministre chinois, à la troisième réunion du Comité consultatif de l'économie germano-chinoise (DCBWA) et au Forum germano-chinois pour la coopération économique et technologique. Ont ensuite suivi des entretiens avec le président de l'Assemblée nationale populaire, Zhang Dejiang, et un dîner avec le président chinois Xi Jinping.

En soirée, Mme Merkel s'est rendue à l'Ambassade d'Allemagne à Pékin pour un échange de vues avec des représentants de la société civile chinoise. Des avocats des droits de l'homme, un artiste, une écrivaine et un politologue comptaient parmi ses interlocuteurs.

Voyage à Shenyang

Mardi, la chancelière fédérale s'est rendue à Shenyang, dans le nord-est de la Chine, où elle a visité l'ancien palais impérial des Mandchous et un musée de l'industrie. Dans l'après-midi, elle a visité l'usine de BMW à Shenyang, avant de repartir pour Berlin.

Les premières consultations intergouvernementales germano-chinoises ont eu lieu en juin 2011 à Berlin. Les deux gouvernements se sont réunis pour la deuxième fois en août 2012, à Pékin. Par la suite, la chancelière s'était rendue dans la ville de Tianjin. Les troisièmes consultations ont eu lieu le 10 octobre 2014, à Berlin.