Réunis sur l'île de Ventotene, les trois dirigeants ont également discuté de l'avenir de l'UE après le vote sur le Brexit.

Après le vote sur le Brexit, le sommet européen de Bratislava vise à signaler clairement que les 27 États membres restants misent « sur une Europe prospère et sûre ». C'est ce qu'a souligné la chancelière fédérale Angela Merkel à l'occasion de sa rencontre avec le président du Conseil italien Matteo Renzi et le président français François Hollande. Elle a précisé qu'il s'agissait d' « une rencontre parmi plusieurs autres » qui auront lieu avant la réunion informelle prévue le 16 septembre à Bratislava.

Garantir à la population une Europe sûre

La tâche du XXIe siècle est de pouvoir à nouveau « garantir à la population une Europe sûre, tout en faisant vivre les valeurs de l'Europe », a affirmé Mme Merkel lors de la conférence de presse commune sur le porte-hélicoptères italien « Giuseppe Garibaldi », qui participe à l'opération Sophia en Méditerranée. Sophia reflète « la responsabilité humanitaire de l'Europe ainsi que la lutte contre les passeurs », qui s'enrichissent avec des vies humaines, a affirmé Mme Merkel.

En se recueillant sur la tombe d'Altiero Spinelli, les dirigeants ont voulu « rendre hommage aux racines de l'Union européenne », a souligné la chancelière. L'UE est née et a été imaginée « dans une période sombre pour l'Europe ». Le fait qu'elle soit devenue réalité est « la bonne nouvelle de notre époque », selon Mme Merkel.

Préparation du sommet européen de Bratislava

Les entretiens de Ventotene visaient à préparer la réunion informelle prévue le 16 septembre à Bratislava pour évoquer l’avenir de l’Europe après la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE. Les chefs d’État et de gouvernement des 27 pays membres restants et les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne sont attendus à Bratislava.

À Ventotene, les trois chefs d’État et de gouvernement ont discuté du renforcement de la sécurité intérieure et extérieure, de la compétitivité et des capacités d’innovation de l’UE ainsi que des perspectives pour la jeunesse en Europe.

Le 18 août dernier, Angela Merkel avait reçu le président du Conseil européen Donald Tusk à Meseberg. Il s’agissait d’ores et déjà de préparer la réunion de Bratislava ainsi que d’apporter son soutien au président du Conseil. D’autres entretiens avec des chefs d’État et de gouvernement sont à l’ordre du jour.

En vue de préparer la réunion de Bratislava, la chancelière fédérale rencontrera d’autres chefs d’État et de gouvernement ainsi que les présidents des institutions européennes. Elle doit notamment s’entretenir avec les premiers ministres polonais, tchèque, slovaque et hongrois le 26 août à Varsovie. Dans la soirée, Angela Merkel recevra ensuite les chefs de gouvernement des Pays-Bas, de Suède, de Finlande et du Danemark à Meseberg.Le 27 août, elle rencontrera le chancelier fédéral autrichien et les premiers ministres de Slovénie, de Bulgarie et de Croatie. Elle se déplacera par ailleurs à Tallin et à Prague les 24 et 25 août.

L’avenir de l’Union européenne

Comme l’a souligné Angela Merkel dans sa déclaration de politique générale devant le Bundestag le 28 juin, il s’agit désormais de poursuivre le développement de l’Union européenne. « Toute proposition susceptible de faire sortir l’ensemble de l’Union des 27 de cette crise est la bienvenue. Les propositions renforçant au contraire les forces centrifuges qui malmènent d’ores et déjà tant l’Europe auraient des répercussions imprévisibles pour nous tous. Elles diviseraient l’Europe », a déclaré Mme Merkel, ajoutant qu'elle mettrait tout en œuvre afin de s’y opposer.

Le débat européen ne saurait être réduit à la question de plus ou moins d’Europe. « Ce dont nous avons plutôt besoin, c’est d’une Europe qui réussit ; et une Europe qui réussit, c’est une Europe à laquelle peuvent participer les citoyennes et les citoyens, à laquelle ils peuvent s’identifier et qui améliore sensiblement leur vie », a déclaré Angela Merkel.

Pour la chef du gouvernement allemand, la sécurité des personnes et la protection des frontières extérieures des États membres de l’UE seront au cœur de la réunion de Bratislava. Selon elle, l’enjeu est maintenant de créer des emplois et de préserver la compétitivité, la croissance économique et les capacités d’innovation de l’Union européenne.

L’île de Ventotene est étroitement liée à l’histoire de la construction européenne. Plusieurs pionniers européens, dont Altiero Spinelli, y ont rédigé en 1941 ce que l’on appelle le manifeste de Ventotene. Même si plusieurs parties de ce texte ne correspondent pas à l’époque contemporaine, cette initiative peut être considérée a posteriori comme un important point de départ pour le processus d’intégration européenne qui allait suivre. Altiero Spinelli a été membre de la Commission européenne de 1970 à 1976 et député au Parlement européen à partir de 1976. Il a joué un rôle considérable dans la conception du projet de traité instituant l’Union européenne, dit projet Spinelli, adopté par le parlement européen le 14 février 1984.