À l’issue de son entrevue avec le premier ministre portugais à la chancellerie fédérale, Mme Merkel s’est montrée impressionnée par la réussite du processus de réforme dans ce pays. « Le Portugal a connu un processus de réforme en profondeur qui s’est accompagné de bien des sacrifices et des charges pour la population », a-t-elle noté.

La chancelière a poursuivi en disant que la croissance économique et la création d’emplois témoignaient aujourd’hui du succès de ces réformes. L’Allemagne, a-t-elle assuré, demeurera aux côtés du Portugal et continuera à l’aider, notamment dans la lutte contre le chômage des jeunes.

Une coopération étroite et confiante

Comme grands axes de coopération, Mme Merkel a mentionné la politique de l’emploi, notamment les mesures de lutte contre le chômage des jeunes, ainsi que l’élaboration du Cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE et un accord sur l’union douanière.

Les deux pays sont de proches partenaires et cette entente « dépasse largement les programmes en faveur de l’euro », a souligné la chancelière. « Lorsqu’il est question d’avenir, de recherche, d’innovation, d’améliorer les possibilités de bien fonctionner en réduisant les charges administratives, l’Allemagne et le Portugal sont des partenaires très proches ».

Remerciements à l’Allemagne

Aux yeux du premier ministre portugais, la crise financière en Europe et au Portugal est en grande partie terminée pour ce qui est de la dette publique. L’attrait dont bénéficie le Portugal auprès des investisseurs étrangers s’est nettement accru et on est désormais très proche de l’équilibre budgétaire.

M. Coelho a remercié la chancelière fédérale pour le soutien apporté par l’Allemagne à son pays depuis des années. Dans le même temps, il a insisté sur la nécessité de progresser dans la voie d’une union bancaire, afin de mettre un terme aux différences de taux d’intérêt.

Crise ukrainienne : laisser ouverte la porte du dialogue

Les deux dirigeants ont également discuté de la situation en Ukraine. La chancelière allemande a redit qu’elle considérait le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie comme « illégal ». Tout comme le « soi-disant référendum », ce rattachement est selon Mme Merkel contraire au droit international.

En dehors des sanctions qui viennent d’être adoptées, l’Allemagne et la communauté internationale tablent sur le dialogue et les pourparlers. « De notre côté, rien ne changera à ce propos », a déclaré Mme Merkel. Cette évaluation de la situation « bénéficie largement du soutien des organisations internationales comme le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et le Conseil de l’Europe ». Pour ce qui est du prochain G8, les préparatifs ont été suspendus, a ajouté la chancelière, « et aucune autre décision n’a été prise en dehors de cela ».

M. Coelho a dit s’inquiéter lui aussi de l’évolution de la situation en Ukraine. À ses yeux, il est important « que nous laissions la porte du dialogue ouverte afin de pouvoir également trouver des solutions diplomatiques et politiques ».

Des relations bilatérales amicales

Les relations entre l’Allemagne et le Portugal sont solides. Dans le passé, la République fédérale d’Allemagne a aidé le Portugal par exemple à mettre en place des structures démocratiques au lendemain de la révolution des œillets de 1974 et lors de l’adhésion du pays aux Communautés européennes (aujourd’hui Union européenne).

Les gouvernements des deux pays coopèrent étroitement et dans un climat de confiance. Leurs intérêts concernant la politique internationale et européenne sont similaires, ce qui facilite cette bonne coopération. Les relations germano-lusophones sont également étroitement imbriquées dans le domaine économique : l’Allemagne est le deuxième partenaire commercial du Portugal.

Au niveau culturel, les coopérations dans le domaine éducatif sont nombreuses. De plus, des organismes culturels sont installés au Portugal, par exemple deux Goethe-Instituts.

Cinquantenaire de l’accord de recrutement de main-d’œuvre entre les deux pays

Il y a 50 ans, le 17 mars 1964, la République fédérale d’Allemagne signait avec le Portugal un accord qui a permis aux premiers travailleurs portugais de venir s’installer en Allemagne. Cet accord a posé la première pierre d’une histoire de l’immigration qui dure encore aujourd’hui.