« Nous sommes fiers de ces rencontres, car elles constituent une carte de visite valorisante pour notre site scientifique ainsi que pour la culture du dialogue que nous entretenons en Allemagne », a souligné la chancelière fédérale dans son discours. Elle a insisté sur le fait que la science vit justement de ce dialogue ouvert.

Il existe un point commun entre la science et la politique : celles-ci sont toujours au service de quelque chose de suprapersonnel, a expliqué Mme Merkel. Cependant, elles présentent aussi des différences de poids : « Pour la science, la liberté de recherche et d’enseignement est fondamentale, tandis que la politique a pour mission de façonner et de diriger la communauté. La politique doit toujours parvenir à des décisions. »

Fournir une orientation à la politique

La chancelière a également exprimé ses attentes : il est souhaitable que la science relève le défi de construire continuellement des ponts entre la théorie et la pratique et de fournir une orientation à la politique.

« Il faudrait également avoir l’honnêteté d’indiquer les taux d’erreur ou les incertitudes lorsque l’on n’est pas sûr d’une chose. » Cela aide parfois aussi à éviter les déceptions.

Depuis 2007, la chancelière fédérale Angela Merkel fait partie du Sénat honoraire de la Fondation « Rencontres des lauréats du prix Nobel à Lindau ». C’est la première fois qu’elle se rend aux rencontres qui promeuvent depuis 1951, sur les bords du lac de Constance, le dialogue entre les scientifiques et se penchent sur les sciences économiques depuis 2004. Mme Merkel a abordé avec de jeunes économistes provenant de 13 pays, entre autres, l’attractivité à l’échelon international du site universitaire et scientifique de l’Allemagne. Les perspectives de la relève économique ont également fait l’objet de discussions.

Le monde politique veut agir

Il est dans l’intérêt du monde politique de ne pas toujours se contenter de réagir mais aussi d’agir, c’est-à-dire de préparer le terrain aux développements de manière préventive, a répété la chancelière fédérale dans son discours. C’est pourquoi il faut tirer des leçons des crises de ces dernières années.

Elle a évoqué la crise des marchés financiers qui, dans l’Union européenne, s’est très vite transformée en une crise de la zone euro. La chancelière fédérale a nommé trois causes qu’il faudra apprendre à surmonter afin de ne pas retomber dans une telle crise.

« Premièrement, nous devons remédier aux défauts de conception de l’Union économique et monétaire. Deuxièmement, nous portons pour ainsi dire des charges héritées du passé sous la forme de dettes publiques très élevées. Troisièmement, nos systèmes bancaires sont dans l’ensemble associés à trop de problèmes et à trop peu de transparence. »

Il a déjà été effectué un certain travail sur la résolution de toutes ces questions, mais il reste encore à faire. Concernant le système bancaire, Angela Merkel a mentionné qu’il avait été réalisé un véritable bond en avant dans le domaine. « Nous travaillons à une Union bancaire européenne sous la supervision commune de la Banque centrale européenne et d’un enchaînement clair des responsabilités », a-t-elle déclaré.

Le gouvernement aspire à une bonne qualité de vie

La chancelière fédérale a expliqué que dans cette législature, les actions du gouvernement étaient précisément axées sur l’obtention d’une bonne qualité de vie. Pour ce faire, le gouvernement fédéral entend examiner de façon encore plus approfondie que jusqu’ici les idées concrètes des citoyennes et des citoyens de ce qu’est une bonne vie. Cela permettra de développer un système d’indicateurs sur lequel la politique pourra prendre appui.

Cinquième édition des rencontres de Lindau : du 20 au 23 août, les lauréats du prix Nobel et les jeunes économistes ont de nombreuses occasions de débattre de leurs idées dans le détail. La question principale est la suivante : Quelle est l’utilité des sciences économiques ? Et de quelle façon celles-ci sont-elles utiles ? Les discussions portent notamment sur la répartition inégale de la richesse et de la pauvreté dans le monde. D’autres conférences et tables rondes sont consacrées à des sciences économiques particulières telles que l’économétrie et la théorie des jeux. Les économistes se penchent également sur les risques du système financier ainsi que leur mesure.