Des partenaires assumant des responsabilités globales

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Merkel au Japon Des partenaires assumant des responsabilités globales

Lors de sa visite à Tokyo, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné les points communs entre l'Allemagne et le Japon. L'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la reconstruction lie les deux pays et contribue à faire d'eux des « partenaires assumant des responsabilités globales et s'engageant en faveur d'un ordre mondial libéral fondé sur des normes ».

Le premier ministre Shinzo Abe reçoit la chancelière fédérale

La chancelière fédérale est accueillie par le premier ministre Shinzo Abe avec les honneurs militaires

Photo : Bundesregierung/Denzel

L'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de ses victimes ainsi que l'expérience de la reconstruction au cours des sept dernières décennies forment un lien entre les deux nations, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel dans un grand discours portant sur les relations germano-japonaises ainsi que sur d'autres thèmes de politique étrangère, prononcé lors d'un événement organisé par le quotidien Asahi Shimbun et le centre germano-japonais de Berlin (JDZB).

« En tant que démocraties prospères, nos États et nos sociétés sont profondément marqués par la séparation des pouvoirs, l'état de droit et les principes de l'économie sociale de marché », selon Mme Merkel. L'Allemagne et le Japon sont aujourd'hui des « partenaires assumant des responsabilités globales et s'engageant en faveur d'un ordre mondial libéral fondé sur des normes, constitué de sociétés et d'États libres et ouverts », a-t-elle déclaré.

Angela Merkel est au Japon afin de préparer le sommet du G7 qui aura lieu les 8 et 9 juin au château d'Elmau. L'Allemagne préside le G7 cette année et le Japon prendra la relève en 2016.

Surmonter les différends sur la base du droit international

Il est dans l'intérêt commun de l'Allemagne et du Japon de donner force au droit international, a poursuivi la chancelière fédérale, que l'on pense au cas de l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, par exemple, ou à la région des mers de Chine orientale et méridionale, où la sécurité est menacée en raison de contentieux territoriaux maritimes. « Ces voies maritimes relient entre autres l'Europe à cette partie du monde. Leur sécurité a donc également un impact sur nous, Européens. »

Il est d'une très grande importance de surmonter ce genre de différends par le biais du dialogue et sur la base du droit international, a déclaré Mme Merkel. « Les partenaires, petits et grands, doivent être intégrés à des processus multilatéraux et un droit reconnu au niveau international doit pouvoir servir de fondement à d'éventuels accords. »

Les conflits où l'ouverture au dialogue atteint ses limites suite à la violation de valeurs fondamentales et des droits de l'homme « renforcent plus que jamais notre volonté de nous engager avec détermination et cohésion en faveur de la liberté et de l'ouverture sur le monde », a affirmé Mme Merkel. Sur ce point, l'Allemagne et le Japon travaillent en étroite coopération. Mme Merkel a évoqué le terrorisme international d'organisations telles que l'EIIL et Boko Haram ainsi que le barbare assassinat des otages japonais par l'EIIL et l'attentat contre les collaborateurs du journal satirique « Charlie Hebdo ».

Priorités de la présidence allemande du G7

Dans son discours, la chancelière fédérale a également abordé les priorités de la présidence allemande du G7. La protection du climat constitue ici un thème important, a-t-elle souligné. En décembre, il sera décidé lors de la conférence des Nations Unies à Paris si un accord sur le climat ambitieux et contraignant pourra entrer en vigueur en 2020. « C'est pourquoi nous voulons, en collaboration avec nos partenaires du G7, préparer des initiatives démontrant que les pays du G7 sont prêts à jouer un rôle de premier plan dans la promotion d'un développement à faible taux d'émissions de carbone. Nous voulons le démontrer d'une manière qui illustre clairement que cela ne signifie pas pour autant qu’il nous faille renoncer à la prospérité. »

La question de l'approvisionnement énergétique durable est étroitement liée à la protection du climat. « En particulier, nous poursuivons l'objectif d'améliorer l'efficacité énergétique et de réduire ainsi les dépenses énergétiques », a déclaré Mme Merkel. La santé sera un autre dossier important de la présidence allemande du G7, notamment la question de savoir quels enseignements la communauté internationale a tiré de l'épidémie d'Ebola.

Des échanges s'étendant à de nombreux domaines

S'agissant des relations bilatérales, Mme Merkel a souligné les traditions anciennes, consolidées au fil des ans. Elle a évoqué de nombreux efforts conjugués dans le contexte international. « Que ce soit dans le domaine de l'économie ou des sciences, de l'art ou de la culture, il n'est d'autre pays d'Asie avec lequel nous entretenions des échanges aussi soutenus. » Plus de 60 jumelages, plus de 110 sociétés germano-japonaises et près de 600 coopérations entre établissements d'enseignement supérieur témoignent remarquablement de la vivacité des échanges.

Pour un accord de libre-échange

Aujourd'hui, les deux pays peuvent apprendre beaucoup ensemble mais aussi l'un de l'autre. À cet égard, il est par exemple important d'éliminer les obstacles au commerce, aux investissements et aux investissements communs. C'est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral s'emploie à ce que l'accord de libre-échange entre le Japon et l'Union européenne puisse être négocié et signé le plus rapidement possible. « Nous avons fait l'expérience que de tels accords étaient favorables aux échanges commerciaux, entraînant une augmentation de ces derniers, et que cela favorisait la création d'emplois », a souligné la chancelière.

À l'occasion d'une visite d'une coentreprise germano-japonaise dans la ville de Kawasaki, mardi, Angela Merkel a réitéré son engagement en faveur de l'accord de libre-échange. Elle a indiqué que dans la production de camions, par exemple, il fallait mener, dans l’Union européenne et au Japon, deux procédures fastidieuses de contrôle des normes alors que les différences entre les normes appliquées sont minimes. « Il s'agit là d'un exemple qui montre bien que les accords de libre-échange traitant également de barrières non tarifaires peuvent être très concluants, la qualité de l’environnement ne différant guère entre nos deux régions.

Échanges dans les domaines de l'éducation, des sciences et de la recherche

Angela Merkel a poursuivi en déclarant que la capacité d'innovation et les succès de l'économie reposent sur l'éducation, les sciences et la recherche. « Il semble donc logique que les deux pays entretiennent des échanges intenses à cet égard. » Cela est d'ailleurs déjà le cas. Mais, a-t-elle ajouté : « Ce qui est bien peut aussi devenir mieux. Dans les domaines des énergies renouvelables, des sciences marines et des géosciences ou de la recherche environnementale, les possibilités ne manquent pas d'intensifier la coopération. »

La chancelière fédérale a donc vanté les possibilités d'études et de recherche en Allemagne. « Dans ce contexte, je serais ravie si l'Allemagne réussissait à attirer encore plus d'étudiants et de scientifiques du Japon. » Les étudiants et scientifiques japonais sont les bienvenus en Allemagne, a-t-elle affirmé.

« Chaque pays doit trouver sa propre voie »

Lors de sa conférence de presse commune avec le premier ministre Shinzo Abe, lundi soir, la chancelière fédérale Angela Merkel a été questionnée sur les différences concernant l'assimilation de l'histoire en Europe et en Extrême-Orient. À ce titre, elle a souligné :

« Le national-socialisme et l'Holocauste sont une terrible culpabilité que nous portons. Dans cette mesure, le travail sur notre propre passé était l'une des conditions pour pouvoir créer la réconciliation. Cependant, toute réconciliation suppose deux parties. Après la Seconde Guerre mondiale, la France, par exemple, s'est montrée prête à faire un pas vers l'Allemagne. Ainsi, l'Union européenne que nous connaissons aujourd'hui est au fond le produit d'une telle œuvre de réconciliation. »

Dans le même temps, Mme Merkel a souligné qu'elle pouvait seulement parler de l'Allemagne : « Je ne suis pas venue au Japon pour indiquer au pays ce qu'il doit faire. » À cet égard, chaque pays doit trouver sa propre voie, a-t-elle estimé.

Les 9 et 10 mars, la chancelière fédérale était invitée au Japon. Elle s'est entretenue avec le premier ministre Shinzo Abe des grands axes du sommet du G7 et de dossiers bilatéraux ainsi que de questions régionales. Angela Merkel a également rencontré l'empereur japonais Akihito. Au programme figuraient aussi une rencontre avec des chercheurs japonais au Miraikan (« musée du futur ») et une autre avec des cadres japonaises. L'entreprise Mitsubishi Fuso qu'a visitée la chancelière est une coentreprise germano-japonaise.