Défis considérables pour l'Europe

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Déclaration de politique générale de la chancelière fédérale Défis considérables pour l'Europe

Politique migratoire, terrorisme international, crise en Ukraine et réformes de l'UE : tels sont les thèmes majeurs qui occuperont le Conseil européen les 25 et 26 juin.

Temps de lecture: 6 min.

Vue de l'assemblée plénière du Bundestag

La chancelière fédérale Angela Merkel prononce une déclaration de politique générale devant le Bundestag

Photo : Bundesregierung/Lang

La chancelière fédérale Angela Merkel a affirmé dans une déclaration de politique générale que l'Europe se trouvait face à des défis considérables, aussi bien intérieurs qu'extérieurs.

« Nous, dans l'Union européenne, sommes face à des défis considérables, qu'ils soient intérieurs ou extérieurs, et qui doivent tous être relevés plus ou moins simultanément », a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel dans sa déclaration de politique générale en préambule au Conseil européen qui aura lieu prochainement à Bruxelles.

« Tout faire pour sauver des vies »

La politique migratoire et des réfugiés est un sujet d'importance. Depuis le début de l'année, on estime que 100 000 réfugiés auraient entrepris de fuir vers l'Europe par la Méditerranée. « Les tragédies qui s'y déroulent ne cessent de tous nous affecter très profondément », a déploré Angela Merkel. « Tout, mais vraiment tout » doit être fait pour sauver des vies.

« L'Allemagne est toujours et encore disposée à apporter sa contribution », selon la chancelière. Elle a réclamé des pays de l'UE qu'ils soient prêts à prendre part à une répartition équitable des réfugiés en Europe. Il est inacceptable que la majorité des réfugiés soit accueillie seulement par une poignée d'États membres, a-t-elle ajouté.

« Solidarité et responsabilité doivent aller de pair. » L'Allemagne sera claire quant au fait que tous les États membres doivent mettre en œuvre concrètement le régime d'asile européen commun. « Nous avons besoin de normes équivalentes dans toute l'Europe en matière d'accueil et de procédures d'asile. »

Diminuer les incitations à l'immigration clandestine

La chancelière a explicitement loué l'intervention des deux navires de la marine allemande qui ont, en l'espace de quelques semaines, sauvé près de 4 000 naufragés.

Mme Merkel a affirmé que l'on continuait en parallèle à œuvrer pour une plus grande efficacité dans la lutte contre les filières de passeurs. Même si cela représente un travail de longue haleine, il faut combattre les raisons qui poussent les migrants à fuir et à s'expatrier. La coopération avec les pays d'origine et de transit est décisive. « Mais il s'agit aussi d'accélérer la reconduite des migrants qui n'ont pas le droit de rester et ainsi de diminuer les incitations à l'immigration clandestine. »

Les partenaires africains seront invités cet automne à Malte pour un sommet européen afin de délibérer sur des approches communes.

Mesures contre le terrorisme international

Les attentats qui se sont produits à Paris en début d'année ont démontré une fois de plus comment le terrorisme international menace la sécurité en Europe, selon Angela Merkel. Il sera donc discuté à Bruxelles de la protection des citoyens, de mesures de contre-radicalisation et de la coopération avec les partenaires internationaux.

« Nous devons faire en sorte que les dimensions intérieure et extérieure de la politique européenne de sécurité s'imbriquent de façon judicieuse », a martelé Angela Merkel. « C'est pourquoi nous voulons, lors de ce Conseil européen, non seulement adopter une nouvelle stratégie de sécurité intérieure, mais nous allons également dresser un état des lieux de la politique de sécurité et de défense commune. »

Le contexte en matière de politique de sécurité a beaucoup changé au cours des dernières années. « La situation en Ukraine nous inquiète toujours beaucoup », a précisé Mme Merkel. Cette dernière est cependant convaincue que ce conflit ne peut être résolu que par la voie politique et que l'ensemble de mesures de Minsk constitue un cadre à cet effet.

Réformes structurelles en Europe

La chancelière fédérale a défendu le projet franco-allemand de ne redévelopper que progressivement la coopération au sein de la zone euro d'ici à 2017. En ce qui concerne le développement de l'union monétaire, l'Allemagne et la France veulent plaider ensemble pour que l’on s’attaque d'abord aux mesures qui peuvent être mises en œuvre dans le cadre des traités européens existants.

La chancelière a notamment évoqué le semestre européen, qui permet des recommandations plus concrètes spécifiques aux différents pays. Il s'agit d'un premier pas, qui pourra et devra être suivi par d'autres, a-t-elle indiqué. La coordination des politiques économiques doit se concentrer sur les champs d’action politique qui sont décisifs pour le fonctionnement de l'Union économique et monétaire.

Un processus d’une qualité nouvelle entre le niveau européen et les États membres est également nécessaire, selon la chancelière. Le grand objectif de l'Allemagne et de la France est de renforcer le plus rapidement possible la concurrence, la croissance et l'emploi.

Pour ce faire, elles misent en particulier sur la coopération européenne dans le domaine du numérique. La chancelière a salué l'adoption du règlement européen général sur la protection des données par les ministres européens de l'Intérieur. « Ce n'est que par la mise en place d'un véritable marché intérieur numérique que nous réussirons à créer, en Europe aussi, un marché local pour des acteurs numériques forts », a déclaré Mme Merkel.

Le Royaume-Uni reste notre allié

Dans sa déclaration de politique générale, la chancelière fédérale a souligné qu'elle souhaitait toujours que le Royaume-Uni, « allié fort » de l'Allemagne, demeure un « partenaire actif » au sein de l'UE.

Sur cette base, il importe de prendre sérieusement en compte les désirs de ce pays. Elle a toutefois été claire : « La liberté de circulation et la non-discrimination ne sauraient être remises en cause. »

Pour le maintien de la Grèce dans la zone euro

Même si la crise de la dette grecque n'est pas à l'ordre du jour du Conseil européen, la chancelière l'a abordée dans sa déclaration de politique générale. Au cours des cinq dernières années, la Grèce a bénéficié d'une solidarité européenne inégalée, selon la chancelière.

L'Espagne, l'Irlande et le Portugal ont mené à bien leurs plans d'aide et volent à nouveau de leurs propres ailes, a-t-elle souligné. Chypre est également sur la bonne voie. « Ces pays ont saisi les opportunités qui leur étaient offertes. » La Grèce était aussi sur la bonne voie, mais elle a sans cesse fait traîner les réformes, a regretté la chancelière.

« Les efforts de l'Allemagne se concentrent sur le maintien de la Grèce au sein de la zone euro : cela n'a pas changé. » Toutefois, Mme Merkel a aussi souligné que la balle était désormais dans le camp du gouvernement grec : « Si les responsables politiques grecs font preuve de la volonté nécessaire, un accord pourra encore être trouvé avec les trois institutions », a-t-elle insisté.

Les chefs d’État et de gouvernement des 28 pays membres de l’Union européenne se réunissent au moins deux fois par semestre à Bruxelles en Conseil européen. La présidence des réunions est exercée par le président du Conseil européen. Le président de la Commission européenne est également présent.

Le Conseil européen définit les orientations politiques générales et les priorités de l'UE. Il ne fait pas partie des organes législatifs de l'UE. Sauf spécification contraire, le Conseil européen prend ses décisions par consensus.