Bâtir des ponts en vue d'une solution pacifique

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Manifestations en Ukraine Bâtir des ponts en vue d'une solution pacifique

Le gouvernement fédéral continue de s'engager, avec ses partenaires européens, en faveur d'une solution pacifique au conflit en Ukraine. Cela se fait en étroite coopération avec la Pologne, a souligné la chancelière fédérale Angela Merkel à l'issue d'un échange de vues avec le premier ministre Donald Tusk, à Berlin.

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Manifestants à Kiev

L’Ukraine connaît un important besoin de changement, selon Angela Merkel

Photo : picture alliance / dpa

La chancelière a indiqué que la situation tendue en Ukraine avait été, pour des raisons évidentes, la priorité absolue de l'entretien avec son homologue polonais. Les deux chefs de gouvernement avaient des visions « parfaitement concordantes » de l'importance cruciale, à ce stade-ci, d'une action concertée de l'Union européenne dans ce dossier, a-t-elle déclaré.

Large consensus au sein de l'Union européenne

L'Europe doit parler d'une seule voix, et c'est ce qu'elle fait, a dit la chancelière. C'est ce qu'ont démontré les discussions entre la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, et le commissaire de l'UE à l'Élargissement Stefan Füle, ainsi que de nombreux autres entretiens menés par des députés de l'UE à Kiev.

Le premier ministre M. Tusk a, pour sa part, qualifié l'engagement de l'UE en Ukraine d'« exceptionnel ». Les conversations qu'il a eues jusqu'ici avec des dirigeants d'autres États membres de l'UE sont venues confirmer l'unanimité « véritablement hors du commun » qui caractérise les démarches entreprises.

Besoin urgent de changement en Ukraine

Mme Merkel a expliqué, avec l'acquiescement de M. Tusk, que l'Allemagne, comme la Pologne, cherchait des contacts bilatéraux tant avec l'opposition qu'avec le président M. Ianoukovitch et l'administration ukrainienne. Il s'agit de « veiller à ce que les développements puissent s'opérer de manière pacifique ».

« Nous considérons les demandes de l'opposition comme justifiées, a souligné la chancelière. Il doit exister une possibilité de manifester pacifiquement et de s'exprimer librement. L'Ukraine « connaît un important besoin de changement ». Il est important que l'opposition formule ses revendications. Pour sa part, l'UE « mettra tout en œuvre afin de s'assurer que la violence ne prenne pas le dessus. »

Joindre le geste à la parole

La chancelière a affirmé que l'Allemagne allait user de son influence autant que possible afin que « des ponts soient bâtis dans une situation si compliquée. » Les événements des derniers jours ont démontré que c'est ce que souhaite une large partie de la population de l'Ukraine, et pas seulement les manifestants de la place de l’Indépendance (Maïdan).

C'est pourquoi le geste de M. Ianoukovitch, qui a affirmé vouloir abroger les lois anti-manifestations et créer une base juridique pour l'amnistie des manifestants détenus, constitue un pas important, a déclaré Mme Merkel.

Cependant, il convient de constater aujourd'hui que, si le parlement ukrainien a effectivement adopté des lois correspondant à ces promesses, aucune d'entre elles n'a encore été signée. « Cela signifie que le premier appel que nous adressons au gouvernement ukrainien est qu'il joigne à présent le geste à la parole », a souligné la chancelière.

Le droit de manifester doit être garanti

La loi d’amnistie adoptée s’accompagne bien sûr d’une condition supplémentaire qualifiée de « très difficile » par la chancelière, à savoir l’évacuation complète du bâtiment syndical loué par l’opposition sur la place Maïdan, à Kiev. Dans ce contexte, la chancelière dit tout à fait comprendre que l’opposition ne puisse satisfaire cette condition.

« C’est une bonne chose que les bâtiments publics soient évacués », a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’il doit être laissé à l’opposition la possibilité de manifester. Dans le cas contraire, il s’agit à nouveau d’une interdiction de fait de manifester.

Au cours de son entretien téléphonique avec M. Ianoukovitch, mercredi après-midi, la chancelière a indiqué au président qu’elle considérait cela comme étant une exigence essentielle. Elle a ainsi profondément déploré que l’adoption de la loi se soit déroulée d’une façon qui, à ses yeux, « ne jette pas encore le pont dont nous avons besoin pour poursuivre sur la voie d'une évolution pacifique. »

L’accord d’association avec l’UE est toujours d’actualité

« Pour notre part, nous appuierons toutes les mesures destinées à amener un changement favorable », a promis la chancelière. Le premier ministre polonais M. Tusk et Angela Merkel sont tous deux d’avis que « la porte pour la signature de l'accord d'association est toujours ouverte ».

La chancelière dit avoir « clairement réitéré » cette position au président de l’Ukraine lors de son dernier entretien téléphonique, et cela n’a pas changé depuis. Une évolution positive dans ce dossier « rassurerait également un grand nombre de personnes en Ukraine ». En effet, les manifestations ont débuté par le rassemblement de nombreux Ukrainiens venus exprimer leur désir sans équivoque de se rapprocher de l'Europe.

Des sanctions ne sont pas à l'ordre du jour

Dans le contexte de l’accord d’association, l’Union européenne (UE) a « proposé à l'Ukraine des aides importantes sans, pour l’heure, pousser le débat plus loin », a déclaré la chancelière en faisant référence à d'éventuelles sanctions. De concert avec le premier ministre M. Tusk, Angela Merkel est plutôt d'avis que les « fils de discussion entre l'opposition et le gouvernement ne doivent pas être complètement coupés. »

« Nous avons des échanges avec les deux camps », car « sans discussion, aucune solution pacifique ne verra le jour », a souligné la chancelière. Nous sommes ainsi pleinement occupés. « Pour ma part, aucune autre question n'est à l'ordre du jour pour l’instant, je dis bien expressément « pour l’instant », a affirmé la chancelière.