En préparation du sommet du G20, la chancelière fédérale Angela Merkel s’est rendue en visite en Argentine et au Mexique. Les thèmes abordés concernaient entre autres la politique économique et commerciale et la protection du climat. Il a en outre été question des droits de l’homme au Mexique et de la situation des journalistes menacés de violences et de persécution.
La chancelière fédérale Angela Merkel avait commencé son voyage en Argentine mercredi ; elle l’a poursuivi au Mexique vendredi. La raison de ce déplacement était la préparation du sommet du G20 qui aura lieu en juillet à Hambourg.
Outre des dossiers bilatéraux, la chancelière et le président mexicain Enrique Peña Nieto ont échangé sur le calendrier du G20. Sur ce point, le Mexique et l’Allemagne ont fourni dans une large mesure un travail commun. La chancelière a aussi expressément remercié le Mexique pour son soutien au travail de préparation. « Nous partagions la volonté de contribuer ensemble, bien sûr, à apporter un peu de stabilité dans un monde tumultueux grâce au travail du G20 », selon Mme Merkel.
La chancelière s’est montrée impressionnée par les nombreuses réformes entreprises par le Mexique, notamment dans le secteur économique. Celles-ci ont eu pour effet une nette amélioration du climat des investissements, a affirmé Mme Merkel lors d’une conférence de presse commune avec M. Peña Nieto vendredi soir.
La chancelière a remercié le Mexique « pour son attachement clair au libre-échange ». Les deux pays veulent conclure rapidement le nouvel accord de libre-échange entre l’UE et le Mexique et intensifier la coopération politique : « Cet accord global contient aussi un accord de libre-échange renouvelé, mais son envergure va bien au-delà de celui-ci. Il est également question d’une vaste coopération politique », selon Angela Merkel.
« Nous nous réjouissons également de pouvoir coopérer dans le domaine de l’Accord de Paris et de la protection du climat », a déclaré Mme Merkel à Mexico.
Angela Merkel et Enrique Peña Nieto ont également abordé la situation des droits de l’homme et de la nécessité des libertés journalistiques. « Les démocraties ne peuvent vivre que si la liberté d’opinion règne, et ceux qui incarnent fortement cette liberté d’opinion, ce sont les journalistes qui travaillent de façon indépendante », selon la chancelière. Elle a affirmé se réjouir des nombreuses mesures de renforcement prises en vue de garantir la protection des journalistes. « Partout où nous pouvons être utiles, nous voulons l’être », a-t-elle insisté.
L’an dernier, l’Allemagne et le Mexique ont encore développé leur coopération dans le domaine de la promotion de l’état de droit. « Nous savons à quel point il est bien sûr dramatique que des personnes disparaissent. Il est ici capital que des peines soient vraiment prononcées et appliquées », a martelé Mme Merkel. C’est pourquoi il existe en la matière une étroite coopération avec le parquet général mexicain, mais aussi avec les associations d’aide aux victimes.
Après avoir rencontré des personnalités réputées des milieux politique, civil et religieux de la société mexicaine, Angela Merkel participait aujourd’hui à la cérémonie de clôture de l’année de l’Allemagne au Mexique. Les plus de 1 000 événements organisés à cette occasion ont attiré plus de 3,5 millions de visiteurs.
La veille au soir, la chancelière avait mis en avant l’importance particulière de cette année : « Selon tout ce que j’en ai entendu, ce fut une année pleine de succès, au cours de laquelle non seulement des responsables politiques ont échangé entre eux, mais surtout nos concitoyens ont appris à mieux se connaître et nous avons approfondi nos connaissances culturelles. »
Le président mexicain Enrique Peña Nieto a exprimé ses remerciements pour le fait « que le Mexique soit le pays à l’honneur de la Foire de Hanovre pour son édition 2018 ». Il a souligné encore une fois la volonté du Mexique de « renforcer nos relations et d’œuvrer à accroître la prospérité de nos citoyens ».
Le programme de cette visite au Mexique s’est achevé par un forum économique sur les thèmes de l’industrie 4.0 et de la formation en alternance.
Quelques jours plus tôt, la chancelière s’était rendue pour la première fois en Argentine. Au cours d’un point de presse conjoint avec le président Mauricio Macri jeudi, elle a salué l’Argentine pour sa « courageuse voie de réformes » qui selon elle fortifie l’économie du pays et l’a ouvert sur l’extérieur. Elle a affirmé partager le souhait de conclure dans un avenir proche un accord de libre-échange entre l’UE et les pays d’Amérique du Sud, ajoutant que l’Allemagne soutiendrait également les efforts du pays en vue d’intégrer l’OCDE.
« Nous sommes très heureux d’être partenaires dans un monde qui croit que la coopération internationale doit être basée sur des règles, et nous soutenons l’Argentine dans ses réformes ». C’est par ces mots que la chancelière fédérale Angela Merkel a exprimé son entente avec le président Mauricio Macri sur des questions centrales lors de sa visite à Buenos Aires.
Angela Merkel a mis en avant l’unité de vues entre les deux pays sur le plan de la politique climatique. Elle s’est montrée impressionnée par le fait que l’Argentine a fixé ses objectifs dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat de façon « encore un peu plus ambitieuse ». Un fort potentiel existe actuellement en Argentine dans le développement de l’approvisionnement énergétique. Des entreprises allemandes pourraient apporter leur contribution dans ce domaine. L’Allemagne possède une grande expérience en matière de développement des énergies renouvelables, a déclaré Mme Merkel.
Un autre thème abordé lors de son entretien avec le président Macri était la politique économique et commerciale. Fin 2017, l’Argentine accueillera la Conférence ministérielle de l’OMC. « Nous professons notre attachement commun au libre-échange et au système commercial multilatéral », selon la chancelière.
Il existe dans le même temps la possibilité de conclure des accords bilatéraux, par exemple entre l’UE et les pays du « Mercosur ». La chancelière a affirmé soutenir l’Argentine dans son souhait d’atteindre des avancées rapides sur ce plan. « Notre expérience en Allemagne et dans l’UE est que tous les accords de libre-échange conclus avec différentes régions du monde ont toujours apporté un surcroît d’emplois. Et ainsi, également, davantage de prospérité pour les populations, et c’est de cela qu’il s’agit au fond », a souligné Angela Merkel.
Le Mercosur (pour « Marché commun du Sud ») est depuis 1991 le marché commun des États d’Amérique du Sud que sont l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay. L’adhésion du Venezuela est suspendue pour le moment. La Bolivie a intégré le Mercosur en 2014, mais son adhésion n’a pas encore été ratifiée par tous les pays membres.
L’UE négocie actuellement un accord de libre-échange avec le Mercosur. Les négociations ont connu un regain de dynamisme depuis le second semestre 2016. Le dernier cycle de négociation en date s’est conclu avec succès le 24 mars 2017.
Angela Merkel a en outre évoqué l’actuelle présidence allemande du G20 : l’Argentine en prendra à son tour la présidence l’année prochaine. Mme Merkel a exprimé ses remerciements à M. Macri pour la « très étroite coopération » dans le calendrier du G20. « L’Argentine nous soutient beaucoup en cela, et ce soutien que nous recevons à présent, nous aimerions aussi bien sûr le transmettre à notre tour l’année prochaine. » La chancelière a souligné que l’Argentine honorait de façon remarquable la devise du G20 « Eine vernetzte Welt gestalten » (« Formons un monde interconnecté »).
Avant de s’entretenir avec le président argentin, Angela Merkel avait visité la synagogue « Templo de Libertad » (« temple de la liberté ») de Buenos Aires.
Cette synagogue est un symbole marquant de la vie juive de la ville, a affirmé Mme Merkel. « De nombreuses personnes de confession juive ayant dû fuir les crimes nazis ont trouvé ici un nouveau foyer, une nouvelle patrie. » Cette synagogue représente donc aussi un « pont entre l’Argentine et l’Allemagne ». La chancelière y a également inauguré un orgue qui avait été endommagé sous le national-socialisme en Allemagne. Des fonds provenant d’Allemagne ont servi à restaurer cet orgue en Argentine. La communauté juive d’Argentine est la plus importante d’Amérique latine.
La chancelière a en outre rendu hommage aux victimes de la dictature militaire (1976-1983) au Parque de la Memoria (« parc du souvenir ») et salué le travail d’assimilation accompli depuis cette époque.
Mme Merkel a ensuite prononcé un discours devant des chercheurs et des étudiants au centre scientifique Polo Científico Tecnológico de la capitale.