Approfondir encore la coopération

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Conseil des ministres franco-allemand Approfondir encore la coopération

Économie, énergie, défense : à l’occasion du 16e Conseil des ministres franco-allemand, qui s’est tenu à Paris, la chancelière fédérale et le président de la République sont convenus de plusieurs projets communs. L’escalade de la violence en Ukraine dominait néanmoins l’ordre du jour.

La chancelière allemande s’entretient avec son ministre des Affaires étrangères et le président François Hollande.

Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier en conversation avec le président français

Photo : Bundesregierung/Steins

Lors de leur conférence de presse conjointe à l’issue de la réunion, Angela Merkel et François Hollande ont exprimé leur consternation face à l’embrasement de la violence à Kiev, sur la place de l’Indépendance (Maïdan). Ils ont condamné la brutalité des affrontements qui, depuis mardi, ont fait de nombreux morts tant du côté des forces de l’ordre que des protestataires.

Des sanctions contre l’Ukraine, thème de la réunion extraordinaire de l’UE

À ce sujet, Mme Merkel a souligné qu’après avoir vu les « images choquantes », tous étaient aux côtés de ceux qui souffrent de la violence à Kiev et ailleurs. Il faut faire « tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’un dialogue politique puisse être réamorcé », a-t-elle insisté, avant d’ajouter que l’Allemagne et la France de même que toute l’Union européenne chercheraient à avoir des discussions avec tous, également avec le président ukrainien « pour autant qu’il y soit disposé ».

Lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE, jeudi à Bruxelles, il faudra discuter des « sanctions spécifiques qui devront être prises, le cas échéant », a-t-elle affirmé.

Renforcer la politique économique commune

Les entretiens bilatéraux ont notamment porté sur le renforcement de l’Union économique et monétaire. À ce propos, la chancelière a déclaré que l’Allemagne et la France œuvraient ensemble pour l’approfondissement de l’Europe, pour la capacité opérationnelle de l’Europe.

Or, pour qu’il y ait une Union monétaire efficace, il faut aussi une Union économique forte. À ce sujet, Angela Merkel a déclaré que les deux pays cherchaient « des coopérations pour rendre possible cette harmonisation, de la politique économique notamment ». À cet égard, les deux dirigeants se sont donc félicités des « nombreuses activités » de leurs ministres des Finances.

À titre d’exemple, la chancelière a mentionné le travail effectué dans le domaine fiscal et en vue d’une taxe sur les transactions financières. Elle a dit qu’elle serait pleine de gratitude à l’égard des ministres des Finances s’ils arrivaient comme ils le veulent à présenter une réglementation dans ce domaine avant les élections européennes en mai. Un premier pas dans cette direction serait à ses yeux un signal très important pour les électeurs car « les acteurs financiers ont eux aussi une responsabilité » dans le modèle de l’économie sociale de marché.

Continuer de développer ensemble le secteur de l’énergie

Maîtriser la transition énergétique est « un problème urgent en Allemagne », a poursuivi Mme Merkel. Il faut donc essayer d’exploiter les convergences avec la France. Dans ce contexte, Mme Merkel s’est félicitée de la création d’une plateforme commune et du projet de coopération des agences de l’énergie. Elle s’est félicitée aussi de la coopération des marchés de capacités, qui reste à faire, ajoutant que les deux pays en faisant la transition vers plus d’énergies renouvelables pourraient être « des pionniers » en Europe.

L’Allemagne et la France veulent présenter ensemble leur position devant la Commission européenne en ce qui concerne l’efficacité de leurs entreprises. Selon Mme Merkel, l’enjeu est de faire progresser à nouveau le secteur de la production industrielle, ce qui suppose néanmoins que les industries électro-intensives disposent d’un cadre leur permettant de survivre en concurrence avec les États-Unis, par exemple.

Coopération militaire en Afrique

La préparation du sommet UE-Afrique qui se tiendra au mois d’avril constitue un autre objectif commun des deux pays. Selon la chancelière, ce sommet sera « une grande chance pour tracer les contours d’une politique africaine ». L’Allemagne et la France pourraient donner une impulsion dans ce sens.

Mme Merkel a souligné par ailleurs la forte valeur symbolique de l’engagement au Mali de la Brigade franco-allemande (BFA) prévu au sein d’EUTM Mali, l’opération européenne de formation : en ce 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale tout particulièrement, il apparaît clairement à ses yeux que l’Allemagne et la France sont aujourd’hui « confrontées à d’autres problèmes » et qu’elles peuvent les résoudre « ensemble dans la responsabilité mondiale ».

Concernant le centenaire de 2014, la chancelière a remercié « vivement» le président français pour son invitation aux commémorations du débarquement allié en Normandie de juin 1944 (« D-Day »). En songeant rétrospectivement à la création de l’Union européenne, il est juste de constater que « nous avons la chance d’être unis, et voulons utiliser cette chance, nous, gouvernements allemand et français ».

Les sommets franco-allemands sont institutionnalisés depuis plus de cinquante ans. Ils font partie des dispositions du traité de l’Élysée, signé le 22 janvier 1963 par le chancelier fédéral Konrad Adenauer et le président Charles de Gaulle. Jusqu’en 2003, 80 rencontres de ce type ont été organisées en divers endroits au niveau des chefs de gouvernement. Depuis cette date, un Conseil des ministres franco-allemand (CMFA), c’est-à-dire une réunion commune des deux gouvernements, a lieu au moins une fois par an.