Angela Merkel : il faut encore travailler intensivement

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Après le sommet extraordinaire sur la Grèce Angela Merkel : il faut encore travailler intensivement

Les propositions d’Athènes constituent un certain progrès, mais il faut encore travailler intensivement. Tel est le bilan dressé par la chancelière fédérale au lendemain de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro à Bruxelles.

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Angela Merkel a dit espérer que l’on disposerait d’ici la tenue du Conseil européen à la fin de la semaine d’une proposition ayant l’aval de l’Eurogroupe.

Avant le début du sommet de Bruxelles, Mme Merkel avait souligné qu’après la réunion des ministres européens des finances, il n’y avait pas de « base de décision » pour le sommet extraordinaire, en d’autres termes que ce ne pouvait être qu’un « sommet consultatif ».

Le sommet extraordinaire qui s’est tenu lundi soir à l’appel du président du Conseil européen Donald Tusk avait été organisé pour contribuer à faire redémarrer les négociations jusqu’ici bloquées. « Il est urgent de discuter de la situation en Grèce au plus haut niveau politique », avait-il déclaré.

Ce sommet des chefs d’État et de gouvernement avait été précédé d’une réunion des ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe) lundi midi. En amont de cette réunion, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avait mis en avant que « sans propositions substantielles » et sérieusement vérifiables, l’Eurogroupe n’était pas en mesure de préparer un sommet européen.

Une base de décision nécessaire

Le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, a dit lundi à Berlin que les trois institutions – Commission européenne, BCE et FMI – devaient évaluer les nouvelles propositions et se mettre d’accord avec le gouvernement grec. M. Seibert avait souligné dès vendredi que pour prendre une décision, il fallait un accord entre la Grèce et ses créanciers. « Si le Conseil ne dispose pas des éléments nécessaires à une décision, ce ne peut être qu’un sommet consultatif », avait-il constaté.

Le temps presse

La réunion des ministres des finances de la zone euro à Luxembourg jeudi soir n’avait abouti à aucun résultat. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait estimé que les propositions d’Athènes n’étaient pas « fiables et suffisamment sérieuses ». La balle est clairement dans le camp grec. De plus, « le temps presse », a insisté M. Dijsselbloem.

Le deuxième programme d’aide à la Grèce s’achève en effet à la fin du mois. À cette date arrive à échéance le remboursement au Fonds monétaire international de 1,6 milliard d’euros que lui doit la Grèce. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a porté un jugement sans appel : « l’urgence est de rétablir le dialogue, avec des adultes dans la pièce ».

S’engager maintenant sur la voie des réformes

« Vouloir, c’est pouvoir », avait déclaré auparavant la chancelière fédérale devant le Bundestag. « Les efforts de l'Allemagne se concentrent sur le maintien de la Grèce au sein de la zone euro », avait-elle insisté. Elle a appelé Athènes à s’engager avec l’aide de ses créanciers sur la voie des réformes pour sortir de la crise.

Les dirigeants grecs doivent trouver cette voie, constate-t-elle dans sa déclaration de politique générale prononcée devant le Bundestag au sujet du Conseil européen du 25 juin. Le préalable à toute solution est, à ses yeux, un accord de réforme entre la Grèce et la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

Une solidarité inégalée

La Grèce est sur la bonne voie, poursuit-elle devant le Bundestag, mais le gouvernement grec a sans cesse fait « traîner » des réformes structurelles urgentes. Celles-ci sont cependant la condition nécessaire au programme d’aide, mais surtout pour la croissance à long terme. Dans l’union monétaire, il y a un principe, celui de « la fourniture d’une aide en contrepartie d’efforts, et la solidarité en contrepartie d’une prise de responsabilités ». La Grèce a bénéficié, de l’avis de la chancelière, « d’une solidarité européenne inégalée ». Mme Merkel a évoqué à ce sujet l’Irlande, le Portugal et l’Espagne qui ont mis à profit l’aide de l’Europe en fournissant leurs propres efforts de réforme.

Union monétaire renforcée

Dans son discours, Angela Merkel met également en relief les fondements de l’Union économique et monétaire. L’union monétaire est plus forte aujourd’hui qu’avant la crise, considère-t-elle, et l’euro est « indéniablement plus robuste », ce qui permet de mieux gérer la situation grecque. Mme Merkel rappelle aussi l’accord passé le 20 février entre les ministres des finances de la zone euro et Athènes, accord dans lequel le gouvernement grec s’engage et promet d’honorer tous ses engagements financiers envers ses créanciers. Or l’Eurogroupe se réunit aujourd’hui une fois encore pour discuter de la crise de la dette grecque.