«Nous ne tolérerons aucune forme d'ingérence»

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Relations entre l'Allemagne et la Turquie «Nous ne tolérerons aucune forme d'ingérence»

La chancelière fédérale Angela Merkel a critiqué les propos tenus par le président turc Recep Tayyip Erdoğan en amont des élections législatives en Allemagne. Chaque citoyen allemand est libre de ses choix électoraux, a souligné la chancelière.

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L'ambassadeur d'Allemagne en Turquie doit rendre visite cette semaine à Deniz Yücel, Peter Steudtner et Mesale Tolu, ressortissants allemands détenus dans ce pays.

La chancelière fédérale Angela Merkel a rejeté « toute forme d'ingérence » du président turc Recep Tayyip Erdoğan dans la campagne électorale allemande. M. Erdoğan avait appelé à boycotter certains partis allemands lors des élections législatives. Vendredi (18 août), Angela Merkel a déclaré que tous les citoyens allemands étaient libres de leurs choix électoraux.


Le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a aussi critiqué les propos de M. Erdoğan : « Il s'agit d'une atteinte sans précédent à la souveraineté de notre pays », a-t-il dit. Il appelle « spécifiquement les personnes originaires de Turquie, mais détenant un passeport allemand, à participer aux élections législatives allemandes et voter pour un parti démocratique ».

Visites prévues auprès de ressortissants allemands détenus

Des visites de l'ambassadeur d'Allemagne en Turquie, Martin Erdmann, auprès de Deniz Yücel, Peter Steudtner et Mesale Tolu, ressortissants allemands détenus en Turquie, sont prévues cette semaine.

M. Gabriel a déclaré mardi au quotidien Rheinische Post : « C'est une bonne chose que notre ambassadeur puisse personnellement rendre visite aux trois détenus et s'entretenir avec eux, mais de telles visites en elles-mêmes ne solutionnent rien. » « Nous souhaitons que les choses avancent et exigeons des procédures conformes aux principes de l'État de droit ainsi que leur libération », a martelé le ministre.

Arrestation de Dogan Akhanli

Concernant l'arrestation de l'écrivain allemand Dogan Akhanli en Espagne, Mme Merkel avait déclaré dimanche : « De mon point de vue, cela ne va pas », ajoutant qu'elle se réjouissait que l'Espagne l'ait placé, pour l'instant, en libération conditionnelle.

Samedi (19 août), l'écrivain allemand d'origine turque Dogan Akhanli avait été interpellé par des policiers espagnols sur la foi d’une notice rouge de l'Organisation internationale de police criminelle Interpol. M. Akhanli vit depuis 1991 en Allemagne et possède la nationalité allemande.
Critique vis-à-vis des actions du gouvernement turc

D'aucuns soupçonnent les dirigeants turcs d'utiliser Interpol afin de mettre la main sur des opposants politiques. C’est ce qu'a affirmé le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert lundi en conférence de presse gouvernementale, à Berlin, se référant au cas de Dogan Akhanli. Si ce soupçon venait à se confirmer, il faudrait en discuter avec les autres partenaires au sein d'Interpol, a-t-il précisé.

Le gouvernement fédéral est en contact étroit avec le gouvernement espagnol. « Je n'hésiterai pas non plus à appeler le premier ministre », a indiqué la chancelière, insistant que l'on ne pouvait pas « utiliser à de telles fins » des organisations internationales comme Interpol. « Malheureusement, il s'agit d'un cas parmi de nombreux autres. »

L'Organisation internationale de police criminelle (OIPC, ou Interpol), dont le siège est situé à Lyon, a pour mission de promouvoir la coopération policière internationale. L'organisation compte 190 États membres. Une « notice rouge » est une requête d'un État membre appelant à localiser un individu et le placer en détention provisoire à des fins d'extradition. Une « notice rouge » émise par Interpol à la demande d'un État membre doit être fondée sur un mandat d'arrêt national.

Pleine confiance dans la justice espagnole

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait souligné dimanche, à propos de l'arrestation de M. Akhanlis : « Ce serait désolant si la Turquie arrivait à faire en sorte que soient emprisonnées, de l'autre côté de l'Europe, des personnes qui élèvent leur voix contre le président Erdoğan. »
M. Gabriel a exprimé sa pleine confiance dans la justice espagnole et dans le fait « que nos amis et partenaires au sein du gouvernement espagnol savent quels sont les enjeux ».