« Discuter des divergences de vues »

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Services de renseignement « Discuter des divergences de vues »

La chancelière fédérale a réaffirmé son souhait de continuer à coopérer étroitement avec les États-Unis. L'Allemagne profite de cette coopération, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Dans une entrevue télévisée, elle a parlé de conceptions différentes du travail des services de renseignement.

Temps de lecture: 3 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel et le président américain Barack Obama sur une terrasse de la chancellerie fédérale

Selon Angela Merkel, la confiance perdue doit être rétablie grâce à un dialogue intensif

Photo : Bundesregierung/Kugler

Lors d'un entretien téléphonique mardi, la chancelière fédérale et le président américain ont échangé leurs vues sur cette thématique. Déjà dimanche, la chancelière avait affirmé sur les ondes de la ZDF--Deuxième chaîne de télévision allemande que les services de renseignement du XXIe siècle devaient se concentrer sur les choses importantes. « Et nous travaillons en très étroite coopération avec les Américains. Je voudrais aussi que cette coopération puisse se poursuivre, car l'Allemagne en profite évidemment, notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, mais aussi d'autres dossiers. »

Se concentrer sur l'essentiel

« Mais nous ne sommes plus à l'époque de la guerre froide, lorsque tous se méfiaient probablement les uns des autres ; aujourd'hui, nous sommes confrontés à des menaces d'une tout autre nature, des menaces asymétriques », a affirmé Mme Merkel. « Et lorsque je pense à la lutte contre le terrorisme, à ce qui se passe maintenant avec l’EIIL en Iraq, à l'Afghanistan et à tant d'autres choses, je me dis que nous devrions nous concentrer sur l'essentiel. »

L'on ne peut pas cultiver un climat de confiance si l'on doit constamment se demander si la personne que l'on a en face de soi ne travaille pas en même temps pour l'autre côté. « C'est ce qui me fait dire que nous avons sur cette question des points de vue clairement divergents. Nous devrons en discuter intensivement », a affirmé la chancelière. « Et je peux tout à fait imaginer qu’avec une argumentation serrée, nous puissions à tout le moins parvenir à exprimer très clairement notre position, et aussi peut-être récolter du soutien dans le monde. »

Ne pas gaspiller inutilement nos forces

Le 10 juillet, lors de la conférence de presse avec le premier ministre moldove Iurie Leanca, la chancelière fédérale avait souligné : « Si les révélations qui ont été faites sont vraies, alors il s'agit d'espionnage d'alliés, ce qui, à mon avis, si on le considère avec bon sens, constitue finalement un gaspillage d'énergie. »

Il est indispensable que l'Allemagne, dans l'intérêt de la sécurité de ses citoyens et de ses forces d'intervention à l'étranger, travaille en coopération étroite et en toute confiance avec des partenaires occidentaux, en particulier avec les États-Unis, a déclaré la chancelière. Cependant, cela suppose un climat de confiance et de franchise. Le gouvernement fédéral demeure prêt à travailler dans cet esprit et attend la même chose de ses partenaires les plus proches.

Expulsion du représentant des services secrets américains à l'ambassade des États-Unis

La semaine dernière, le gouvernement allemand a demandé au représentant des services secrets américains à l'ambassade des États-Unis de quitter l'Allemagne. L'expulsion survient dans le contexte de la découverte de cas possibles d'espionnage et d'enquêtes en cours du procureur général fédéral.

À ce sujet, le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier déclarait le 11 juillet : « Notre décision de demander à l'actuel représentant des services de renseignement américains de quitter l'Allemagne est la bonne ; c'est une étape nécessaire et une réaction adéquate à la crise de confiance qui s'est produite. Il était inévitable d'en tirer des conséquences. Nous nécessitons et attendons un partenariat fondé sur la confiance. Nous souhaitons entretenir avec les États-Unis un échange de vues ouvert qui, comme cela a été le cas dans le passé, n’évite pas les questions difficiles. »

En mars 2014, le Bundestag avait mis sur pied une commission d'enquête parlementaire. Elle doit éclaircir des questions soulevées il y a des mois concernant les activités des services de renseignement américains en Allemagne.