Éviter l'impasse après le vote en faveur du Brexit

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La chancelière fédérale, le président français et le président du Conseil italien

Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi envoient un signal clair pour une action commune au sein de l'UE

Photo : Bundesregierung/ Denzel

Tel est le message envoyé par la chancelière fédérale après sa rencontre avec le président français et le président du Conseil italien. Ensemble, ils ont clairement exprimé leur attachement au processus d’unification européenne.

Lundi soir, Mme Merkel a parlé d'une « décision douloureuse et regrettable » que celle prise par les citoyens britanniques. En présence du président français François Hollande et du président du Conseil italien Matteo Renzi, Angela Merkel a déclaré à la Chancellerie fédérale : « Nous respectons cette décision, bien sûr, mais une réflexion sur ses conséquences s'impose ».

La balle est dans le camp du Royaume-Uni

La chancelière fédérale a rappelé que tout État souhaitant quitter l'Union européenne doit tout d'abord notifier son intention au Conseil européen, comme décrit dans l'article 50 du traité de Lisbonne. Il n'y aura pas de pré-négociations, ni formelles, ni informelles, avec le Royaume-Uni sur une sortie de l'Union européenne. La chancelière et MM. Hollande et Renzi sont d'accord sur ce point. Angela Merkel a souligné dans le même temps que personne ne souhaitait que les négociations se trouvent dans l'impasse. Mais la balle est dans le camp du Royaume-Uni, a souligné la chancelière.

Déclaration conjointe

Angela Merkel a également annoncé qu'il était désormais nécessaire de « donner une nouvelle impulsion au projet européen ». L'objectif est avant tout de mettre en évidence les points communs et de ne pas renforcer les « éventuelles forces centrifuges au sein de l'UE », a-t-elle ajouté. De concert avec MM. Hollande et Renzi, elle souhaite soumettre des propositions de mesures concrètes aux autres pays membres de l'UE à l'occasion de la réunion du Conseil européen qui se tient mardi et mercredi. Ces propositions sont énumérées dans une déclaration conjointe des trois dirigeants.

Déclaration conjointe : outre des mesures concrètes sur une action commune approfondie, la déclaration indique également le regret que le Royaume-Uni ne sera plus un partenaire au sein de l'Union européenne. Dans le même temps, l'on peut y lire : « Nous avons pleinement confiance dans le fait que l’Union européenne est assez forte pour apporter aujourd’hui les bonnes réponses. Il n'y a pas de temps à perdre. » La déclaration se poursuit en ces termes : « Aujourd’hui, nous exprimons notre ferme engagement pour l’unité de l’Europe. »

Les propositions de la déclaration conjointe portent en premier lieu sur la sécurité intérieure et extérieure. Angela Merkel a mentionné la lutte contre le terrorisme, la protection des frontières extérieures et la gestion de la crise des réfugiés.

Des emplois pour les jeunes

L'économie, la croissance et la compétitivité étaient également à l'ordre du jour. « Il convient avant toutes choses que nous ayons suffisamment d'emplois », a déclaré Mme Merkel. Ensemble, l'on souhaite réfléchir à « ce que nous pouvons changer dans notre façon d'agir. Nous voulons à ce titre penser avant tout à la jeunesse ».

La jeunesse britannique s'est prononcée majoritairement pour le maintien dans l'Union européenne, a indiqué la chancelière. « Dans nos pays, la jeunesse a des attentes légitimes quant au bon fonctionnement de l'Union, aux perspectives pour la jeune génération. « C'est pourquoi nous devons là aussi discuter de la manière dont nous pouvons précisément envoyer des signaux spécifiques aux jeunes de nos pays», a souligné Angela Merkel.

Rencontre avec le premier ministre ukrainien

En début d'après-midi, la chancelière s'était déjà exprimée sur le vote en faveur du Brexit, à l'issue de sa rencontre avec le premier ministre ukrainien à Berlin. Elle a dit comprendre d'une certaine manière que le gouvernement britannique analyse maintenant les répercussions du référendum. Les 27 autres pays de l'Union européenne doivent cependant à présent continuer d'avancer ensemble, a-t-elle indiqué.
Le Bundestag se réunit ce mardi pour une séance extraordinaire, durant laquelle la chancelière fédérale Angela Merkel prononce une déclaration gouvernementale. Un Conseil européen est organisé dans le même temps mardi et mercredi, à Bruxelles.

Résultat définitif : 51,9 % des voix pour le Brexit

51,9 % des Britanniques se sont prononcés en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE contre seulement 48,1 % pour le maintien dans l’UE. Cela représente donc 17,4 millions d’électeurs anti-UE et 16,1 millions pro-UE. Au total, 46,5 millions de Britanniques s’étaient fait enregistrer pour ce référendum. La participation s’est élevée à 72,2 %. Tirant les conséquences de l’issue du référendum, le premier ministre britannique David Cameron a annoncé sa démission d’ici octobre. Il avait lui-même fait campagne pour le maintien de son pays dans l’UE.

Tout État membre peut décider de se retirer volontairement de l’Union européenne. La procédure est régie par l’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE). Conformément à ces dispositions, le Royaume-Uni devra tout d’abord notifier son intention au Conseil européen. Ensuite, l’UE négociera et conclura avec le Royaume-Uni un accord fixant les modalités de son retrait et le cadre de ses relations futures avec l’Union européenne. À partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification (ce délai pouvant être prorogé), les traités européens cesseront d’être applicables au Royaume-Uni.