Adoption des lignes directrices des négociations du Brexit

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La chancelière fédérale Angela Merkel s’exprime lors d’une conférence de presse aux côtés du président français Emmanuel Macron

Emmanuel Macron et Angela Merkel veulent s’entretenir, au cours de la semaine prochaine, de la réforme prévue de la zone euro

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Par ailleurs, l’UE à 27 a adopté les orientations sur le cadre des relations futures entre l’UE et le Royaume-Uni. L'architecture future de la zone euro a également été abordée.

Durant deux jours, les chefs d'État et de gouvernement se sont consultés à Bruxelles. Jeudi, il a été question en premier lieu des taxes douanières américaines, de l'attaque de Salisbury et des actions de la Turquie en Méditerranée orientale. Vendredi, le débat s'est focalisé sur les négociations avec le Royaume-Uni. L'avenir de l'Union économique et monétaire a également constitué un thème du Conseil.

Orientations pour les relations futures avec le Royaume-Uni

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, en clôture du sommet, la chancelière fédérale a remercié le négociateur européen Michel Barnier pour l'avancée considérable réalisée. L'UE à 27 a en effet pu adopter des lignes directrices sur un accord de retrait avec Londres. « Compte tenu du fait que le Royaume-Uni ne souhaite être ni dans l'union douanière ni dans le marché unique, l'on doit négocier un accord de libre-échange très intensif », a déclaré la chancelière. « Nous ne nous laisserons pas diviser sur ce point », a-t-elle martelé.

En début de la semaine, les négociateurs du Brexit pour l'UE et le Royaume-Uni ont annoncé qu'ils s'étaient mis d'accord sur plusieurs parties de l'accord de retrait et sur une fin de la période transitoire au 31 décembre 2020.

Donner un élan aux débats

La chancelière fédérale partage le même avis que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à savoir que la création d'un marché unique numérique joue un rôle très important pour la compétitivité. Angela Merkel s'est montrée convaincue que les chefs d'État et de gouvernement peuvent « donner un peu d'élan » aux débats dans le cadre des conseils des ministres et faire ainsi avancer les décisions progressivement. Concernant la fiscalité du numérique, les dirigeants européens se sont accordés à dire que les bases d'imposition n'étaient plus adaptées à l’ère numérique.

Les dirigeants des pays ayant l'euro comme monnaie ont discuté de l'architecture future de la zone euro dans le cadre du sommet zone euro, à savoir en format réduit à 19. À présent que la croissance économique a repris dans tous les pays membres de la zone euro et que le chômage diminue, il s'agit désormais d'assurer la pérennité et une stabilité durable de la zone. L'on a besoin de progrès rapides de l'union bancaire et de l'union des marchés des capitaux. À cet égard,

l'Allemagne et la France veulent travailler ensemble à une feuille de route commune en avril et en mai prochains. En juin, la chancelière veut « à nouveau reprendre le débat sur la base d’une position concertée ». Certaines idées structurelles ont déjà été élaborées. Ainsi, il est prévu de transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES) en une nouvelle institution.

Les chefs d'État et de gouvernement ont siégé à Bruxelles en trois formats différents, à 28 avec tous les États membres, à 27 sans le Royaume-Uni et à 19 en tant que sommet zone euro. Le Conseil européen réunit tous les chefs d'État et de gouvernement des États membres, y compris la chancelière fédérale. Il a pour tâche de donner à l'UE les impulsions nécessaires à son développement et de définir les orientations et les priorités politiques générales de celle-ci.

Résultats du premier jour du sommet

Les principaux thèmes en bref :

Le thème prioritaire du premier jour du sommet concernait les taxes douanières sur l’acier et l’aluminium annoncées par les États-Unis. De nouvelles évolutions sur ce point ont eu lieu dans la nuit : le président américain a annoncé que les taxes sur les importations ne s’appliqueraient pas temporairement - jusqu’au 1er mai - aux 28 pays membres de l’UE. Cependant, ce sujet revêt un caractère « très urgent », a affirmé la chancelière à la clôture du sommet européen à Bruxelles. Il n’est pas question d’entrer dans une spirale où tout le monde serait finalement perdant. « Notre intérêt réside dans un commerce équitable, international, multilatéral », selon Mme Merkel.

Au regard de l’attaque au gaz neurotoxique de Salisbury, l’UE a réagi de façon unie et a affirmé sa « solidarité sans faille » avec le Royaume-Uni. C’est là « un défi sérieux pour notre sécurité commune », a déclaré la chancelière fédérale. Les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé l’évaluation du gouvernement britannique selon laquelle il est très probable que la Russie soit responsable de ce méfait et qu’il n’y a pas d’autre explication plausible. L’ambassadeur de l’UE a été rappelé depuis Moscou à Bruxelles pour les consultations. L’Allemagne et la France veulent en outre, dans les prochains jours, délibérer ensemble pour savoir si, après l’attaque au Royaume-Uni, d’autres mesures doivent être prises contre la Russie, et le cas échéant, lesquelles.

D’autre part, le Conseil européen a condamné l’intervention de la Turquie en Méditerranée orientale, qui est jugée illégale. Dans le même temps, il a souligné sa solidarité avec Chypre et la Grèce. Le 26 mars, une rencontre des hauts représentants de l’UE est prévue avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Il y sera question des incidents en Méditerranée et de l’arrestation de deux soldats grecs. Il existe une volonté d’entretenir de bonnes relations avec la Turquie, mais de fortes préoccupations subsistent. « Nous n’en tenons pas moins à l’accord sur les réfugiés conclu entre l’UE et la Turquie », a insisté la chancelière. Les chefs d’État et de gouvernement se sont donc également prononcés en faveur d’une nouvelle tranche de trois milliards d’euros.

Et maintenant ?

Lors du Conseil qui aura lieu en juin, un accord doit être trouvé quant à un système européen commun d’asile et des progrès doivent être effectués en matière d’union bancaire. « Nous sommes bien occupés, mais nous avons aussi bon espoir d’arriver à quelque chose », a conclu la chancelière.

Les conclusions du Conseil européen sont adoptées au cours de chaque réunion du Conseil européen. Elles traitent de sujets qui préoccupent particulièrement l’UE et exposent les mesures spécifiques à prendre ou les objectifs à atteindre. Les conclusions du Conseil européen peuvent également fixer la date limite à laquelle un accord devra intervenir sur un point particulier ou à laquelle une proposition législative devra être présentée. De cette façon, le Conseil européen est en mesure d’influencer et d’orienter le programme d’action de l’UE. Les conclusions du Conseil européen peuvent être consultées dans le registre public des documents officiels.