Paix et stabilité pour les Balkans occidentaux

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« Le processus de Berlin » Paix et stabilité pour les Balkans occidentaux

Lundi s’est tenue une réunion virtuelle avec les chefs d’État et de gouvernement des six pays des Balkans occidentaux à la Chancellerie fédérale, à l’invitation de la chancelière fédérale. Lors du 8e Sommet sur les Balkans occidentaux dans le cadre du « processus de Berlin », elle a discuté, de concert avec des homologues d’autres pays membres de l’UE, des problèmes et des chances de la région.

Temps de lecture: 5 min.

L’image montre un moniteur avec les participants au Sommet sur les Balkans occidentaux. Sur le côté gauche, on voit la chancelière fédérale Angela Merkel à une table

Échange virtuel : Angela Merkel a mené le Sommet sur les Balkans occidentaux

Photo : Bundesregierung/Bergmann

À l’instar des précédentes conférences sur les Balkans occidentaux, le sommet virtuel de Berlin, présidé pour la deuxième fois par la chancelière fédérale, a également abordé la question du développement et de l’approfondissement de la coopération régionale entre les États des Balkans occidentaux. Le rapprochement des habitants de la région entre eux mais aussi avec l’Union européenne est et reste un élément important pour l’avenir. Et cela est aussi tout particulièrement dans l’intérêt de l’UE, a souligné la chancelière devant les journalistes, à l’issue des échanges.

En effet, la question majeure de la poursuite sur la voie de la réconciliation et de la compréhension entre les différents pays participants répond à des considérations géostratégiques. « Il y a eu des zones d’ombre et de lumière ces dernières années », a affirmé la chancelière et « il y a encore beaucoup à faire ».

De grandes avancées depuis 2014

En dépit de toutes les difficultés rencontrées dans le processus de réconciliation, l’on constate également « un grand nombre de succès concrets », a déclaré Mme Merkel. Avec la mise en place de l’Office régional de coopération pour la jeunesse des Balkans occidentaux (RYCO) par exemple, les échanges de jeunes et d’écoliers se sont vu doter d’un socle solide. Le premier Forum des jeunes des Balkans occidentaux a eu lieu la semaine dernière. Ce qui semblait inconcevable pendant des années est désormais possible : des jeunes de différentes ethnies, langues ou religions se rencontrent. Dans son podcast en amont du sommet, la chancelière avait déjà mis en avant le fait qu’il s’agissait là d’une « action concrète pour une coexistence pacifique à l’avenir ».

Depuis le lancement du « processus de Berlin », des progrès notables ont été réalisés en matière de formation initiale et continue professionnelle et de reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires ainsi que dans le domaine de la coopération scientifique. Il reste cependant encore beaucoup à faire à cet égard, a indiqué Mme Merkel.

De grands pas ont également pu être franchis dans le développement des infrastructures de transport et d’énergie afin de renforcer la connectivité dans la région. Aujourd’hui, des conférences ont également lieu tous les ans dans le domaine des sciences et de la société civile. Un Agenda vert a par ailleurs été adopté et des corridors verts (« green lanes ») ont pu être mis en place afin de garantir une plus grande fluidité du transport intérieur. Cela est d’autant plus important pour le transport de marchandises utilisées dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. À cet égard, la chancelière fédérale a annoncé que l’Allemagne fournirait trois millions de doses de vaccin aux Balkans occidentaux.

L’infographie porte le titre « Sommet sur les Balkans occidentaux à la Chancellerie fédérale » (Pour plus d’informations, une description détaillée est disponible sous l’image.)

Aménager la coopération entre les pays des Balkans occidentaux et créer la base d’une confiance mutuelle : telle est la finalité du processus de Berlin.

L’infographie porte le titre « Sommet sur les Balkans occidentaux à la Chancellerie fédérale ». En dessous, on peut lire : Accent sur la coopération régionale et stabilité. Les points suivants sont ensuite détaillés : Réconciliation et entente ; Création d’un espace économique commun ; Projets transfrontaliers de transports et d’infrastructures ; Échanges de jeunes et scolaires ; Coopération scientifique ; Réformes en vue d’un rapprochement avec l’Union européenne. À côté, on peut voir une carte de la région qui montre la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine du Nord et l’Albanie.

Photo : Bundesregierung

Faire encore preuve de beaucoup de patience

Le « processus de Berlin » a permis un rapprochement des populations dans la région, ce qui a débouché sur une intensification notable des contacts intergouvernementaux entre les chefs de gouvernement des Balkans occidentaux, a souligné Angela Merkel. Mais la région continue de rencontrer « régulièrement des problèmes non prévisibles ». Après la résolution du conflit du nom entre la Grèce et la Macédoine du Nord, il existe à présent un différend entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie. Des difficultés de coexistence pacifique entre la Serbie et le Kosovo persistent et une grande instabilité continue de sévir en Bosnie-Herzégovine. C’est pour cette raison également que Christian Schmidt, en tant que Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, a pris part aux entretiens. « Nous devons encore faire preuve de beaucoup de patience », a constaté la chancelière.

Objectif stratégique : se rapprocher de l’UE

La création d’un marché commun est actuellement au centre des préoccupations – avec l’objectif d’instaurer les quatre libertés fondamentales de l’UE dans les pays des Balkans occidentaux. Comme étape pratique et importante pour le quotidien de toutes les citoyennes et de tous les citoyens de la région en vue d’abolir les obstacles entre les États, la chancelière a mis en avant la suppression des taxes d’itinérance supplémentaires entre les six pays des Balkans occidentaux. Cette mesure est entrée en vigueur au 1er juillet.

Un objectif stratégique demeure le rapprochement des pays des Balkans occidentaux avec l’UE, afin que ceux-ci puissent, à l’issue de vastes réformes, en devenir membres. Il y a eu « sur ce point certaines réussites », selon Mme Merkel, notamment du fait de l’ouverture de chapitres d’adhésion selon un modèle de pôles. Le rythme est peut-être « trop lent pour beaucoup », mais le processus en Albanie constitue « un bon exemple ». Dans cette mesure, « l’inauguration du processus de Berlin en 2014 a été une bonne chose », car cela a ouvert « une nouvelle dimension » aux pays des Balkans occidentaux.

Quant à l’UE, elle ne doit pas omettre de s’interroger sur son état intérieur, a poursuivi la chancelière. « Comment retrouver notre capacité d’accueil ? » Le président français Emmanuel Macron, qui participait lui aussi à la conférence, a en tout cas professé son attachement à la perspective d’adhésion à l’UE des pays des Balkans occidentaux.

Ce processus ne peut aboutir que si la coopération régionale s’organise et ce, sur la base d’une confiance mutuelle : « La réconciliation reste une nécessité – c’est-à-dire assimiler ce qui s’est passé et tout faire pour que la jeune génération puisse y vivre bien et en paix », a rappelé la chancelière fédérale dans son podcast.

Le « processus de Berlin » est un format de conférence initié par la chancelière fédérale en 2014 à l’occasion du premier Sommet sur les Balkans occidentaux dans la capitale allemande. Parmi les pays participants comptent depuis lors les six pays des Balkans occidentaux (« WEB6 ») que sont l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie. Tous ont une perspective d’adhésion à l’Union européenne.

L’Autriche, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, la Croatie, la Pologne et la Slovénie ainsi que la Commission européenne ont également contribué à l’initier. D’autres États tels que la Bulgarie et la Grèce y participent aussi le cas échéant, de même que des représentants d’organisations internationales.