« Nous avons beaucoup à faire. Je suis prête. »

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Angela Merkel lors du débat général au Bundestag « Nous avons beaucoup à faire. Je suis prête. »

La chancelière fédérale Angela Merkel a placé un thème prioritaire de la politique étrangère au cœur du débat général au Bundestag : l’OTAN. Elle a également appelé à l’équilibre budgétaire et souligné l’importance de la cohésion dans le pays. En conclusion, elle a formulé un message à l’intention de la grande coalition.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’exprime au Bundestag

Lors du débat sur le budget 2020 au Bundestag, Angela Merkel a souligné que jamais auparavant des investissements aussi importants n’avaient été prévus, et ce, sans nouvel endettement

Photo : Bundesregierung/Kugler

« L’Europe n’est actuellement pas en mesure de se défendre seule », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel au début de son discours prononcé lors du débat général du Bundestag sur le budget 2020. C’est pourquoi l’Allemagne doit assumer davantage de responsabilités au sein de l’OTAN et œuvrer pour l’unité de l’Alliance.

La chancelière a également souligné l’importance de l’Alliance, qui fête ses 70 ans. Au cours des 40 premières années de la guerre froide, elle a été un « bastion de liberté et de paix ». Pour cela, l’Allemagne est avant tout redevable à « nos amis américains ». L’OTAN a apporté de la stabilité dans les Balkans occidentaux et s’est également engagée en Afghanistan. De plus, elle a maîtrisé les élargissements vers l’Europe orientale depuis les années 1990, a affirmé la chancelière.

Mme Merkel a également évoqué la nécessité de solutions politiques, par exemple en Syrie. En outre, bien que la Turquie soit un partenaire difficile, elle doit absolument être maintenue dans l’OTAN pour des raisons géostratégiques, selon la chancelière.

Angela Merkel a également promis que l’Allemagne augmenterait ses dépenses de défense. Elles passeront de 1,42 % du produit intérieur brut en 2020 à 1,5 % en 2024. Au début des années 2030, elles devraient atteindre 2 % du PIB.

La semaine prochaine, les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN se réuniront pour un sommet à Londres. Ils y discuteront de l’avenir de l’Alliance.

Politique commune vis-à-vis de la Chine

En ce qui concerne la Chine et les États-Unis, la chancelière a souligné que l’UE risquait d’être tiraillée géopolitiquement entre ces deux pays si elle ne menait pas une politique commune vis-à-vis de la Chine. Si les États membres de l’UE poursuivaient chacun leur propre politique à l’égard de la Chine, ce serait seulement au détriment de l’Europe. Cependant, l’isolationnisme ne saurait être la réponse à la concurrence avec le système communiste chinois, estime-t-elle.

Cela vaut aussi pour le développement du nouveau réseau mobile 5G. Dans ce domaine, une approche européenne harmonisée serait souhaitable, a indiqué Mme Merkel. Pour cela, l’Allemagne doit d’abord trouver une solution commune avec la France.

Budget équilibré

« Nous n’avons encore jamais eu de budget présentant un niveau d’investissement aussi élevé », a souligné la chancelière. Même avec un budget équilibré, beaucoup a été fait pour la population, comme le montre le bilan à mi-parcours du gouvernement fédéral.

La chancelière s’est également prononcée contre un nouvel endettement. « On ne peut quand même pas se réjouir d’investissements qu’à partir du moment où ils provoquent des dettes », a-t-elle affirmé, se référant aux appels en faveur d’un plan d’investissement financé par le crédit.

La politique climatique ne doit pas diviser le pays

Le gouvernement fédéral a aussi présenté un train de mesures ambitieuses sur le climat. La chancelière souhaite parvenir rapidement à un accord avec les Länder sur le programme de protection du climat du gouvernement fédéral, car la transition doit commencer rapidement afin d’atteindre les objectifs contraignants en matière de politique climatique.

Mme Merkel a également dit qu’il fallait travailler à faire accepter davantage le développement des énergies renouvelables dans les différentes régions. Cependant, les univers urbains et ruraux diffèrent fortement. Quand les citadins veulent expliquer aux populations rurales à quoi doit ressembler le développement de l’énergie éolienne, cela conduit à des divisions.

Il en va de la cohésion du pays, qui doit être réalisée en « aidant les citadins qui n’ont pas accès à un logement abordable et en aidant les ruraux qui se demandent ce que leur apporte réellement le développement de l’énergie éolienne, outre le fait d’avoir un moulin à vent de 220 mètres de haut à côté de chez eux », a déclaré la chancelière.

L’introduction d’une distance minimale de 1000 mètres entre les éoliennes et les lotissements de plus de cinq maisons est actuellement à l’étude. Cependant, la question du nombre de maisons ne fait toujours pas consensus au sein de la coalition, a précisé la chancelière.

Dans ce contexte, elle a également fait référence aux manifestations des agriculteurs, mardi, contre la politique du gouvernement fédéral. « Nous respectons le travail des agriculteurs et voulons promouvoir des produits locaux et une agriculture forte », a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle transmettrait ce message aux agriculteurs lors de sa rencontre avec eux lundi.

Haine et incitation à la violence : limites de la liberté d’expression

La chancelière s’est également élevée contre la haine et l’incitation à la violence qui menacent la société : « Dans notre société, il y a des frictions qui doivent nous inquiéter », a-t-elle dit, évoquant notamment le meurtre du président du district de Kassel Walter Lübcke et l’attaque contre la synagogue de Halle.

« La liberté d’expression est garantie dans notre pays », a souligné Mme Merkel, même si certains prétendent que ce n’est pas le cas. Toutefois, cette liberté a ses limites, « et elles commencent là où il y a incitation à la violence, là où il y a propagation de haine, là où il y a atteinte à la dignité des personnes ». Quiconque exprime son opinion doit « vivre avec le fait que d’autres s’y opposeront », a affirmé la chancelière. « La liberté d’expression a son prix. »

« Nous avons beaucoup à faire. Je pense que nous devrions poursuivre le travail pendant cette législature. Je suis prête », a conclu la chancelière.