Accélérer la vaccination en Europe

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Conseil européen Accélérer la vaccination en Europe

Les dirigeants européens ont discuté de la manière dont la vaccination pourrait être accélérée en Europe. La question du contrôle des exportations de vaccins a également été abordée. La visite virtuelle du président américain Joe Biden a été un moment fort du sommet, dont voici un aperçu des principaux thèmes.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel participe au Conseil européen

La chancelière fédérale Angela Merkel participe au Conseil européen

Photo : Bundesregierung/Denzel

Compte tenu du nombre croissant de cas de coronavirus à travers l’Europe, le Conseil européen n’a pas eu lieu à Bruxelles comme prévu initialement, mais une fois de plus virtuellement. La pandémie a donc également été le thème central abordé par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE. L’accent a été mis en particulier sur les moyens d’accélérer la vaccination en Europe.

Un contrôle plus strict des exportations de vaccins

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’abord rendu compte aux chefs d’État et de gouvernement du règlement modifié sur le contrôle des exportations de vaccins, que la Commission avait adopté mercredi. Celui-ci prévoit que non seulement les États membres et la Commission européenne vérifient, lorsque les fabricants exportent des vaccins contre le coronavirus, s’ils respectent leurs contrats d’approvisionnement avec l’UE, mais aussi si le pays de destination restreint lui-même les exportations, quelle y est la situation épidémiologique et en matière de stocks de vaccins, et quel y est le taux de vaccination.

La chancelière fédérale Angela Merkel a souligné qu’en dépit des contrôles, il ne fallait pas que les chaînes d’approvisionnement mondiales soient perturbées. Néanmoins, a-t-elle insisté, on souhaite s’assurer « que les entreprises qui passent des contrats avec nous soient réellement fidèles à ces contrats ». Elle a souligné que, contrairement aux États-Unis ou au Royaume-Uni, l’UE ne s’approvisionne pas seulement elle-même en vaccins, mais en exporte également dans le monde entier. D’une part, a-t-elle affirmé, il faut respecter les chaînes d’approvisionnement mondiales et lutter contre le protectionnisme, mais d’autre part, il faut prendre soin de sa propre population, « parce que nous savons que c’est le moyen de sortir de la crise ».

Distribution équitable dans l’UE

Les dirigeants ont également discuté de la distribution des vaccins dans l’UE. L’Autriche, la République tchèque, la Slovénie, la Bulgarie, la Croatie et la Lettonie avaient affirmé avoir reçu moins de doses que ce à quoi elles avaient droit en fonction de la taille de leur population. Cette situation s’explique par la pénurie de vaccins d’AstraZeneca, que ces pays avaient commandés en plus grande quantité.

Heureusement, BioNTech a accepté de livrer au deuxième trimestre dix millions de doses supplémentaires qui étaient en fait prévues pour le quatrième trimestre, a expliqué Mme Merkel. « Mais bien sûr, nous voulons nous en tenir au prorata pour chaque pays tout en continuant à recourir à des mécanismes basés sur la solidarité », a-t-elle précisé. Le Comité des représentants permanents (Coreper) a été chargé de trouver une solution équitable. 

Lutter contre la pandémie au niveau mondial

Le Conseil européen souhaite également renforcer le dispositif international Covax et fournir des vaccins à des pays d’Afrique, par exemple. Nous savons que le virus ne sera vaincu que lorsque tous les habitants de la planète auront la possibilité d’être immunisés, a déclaré la chancelière. Une vaccination rapide de la population de l’Union européenne ne garantit pas que des mutations ne se propageront pas à nouveau ailleurs pour ensuite venir chez nous, remettant en cause l’efficacité des vaccins. 

Visioconférence avec le président américain Joe Biden : un geste important

L’un des moments forts du Conseil européen a été un échange avec le président américain nouvellement élu, Joe Biden, sur l’agenda transatlantique. « Il y a un grand nombre de points communs que nous voulons cultiver et que nous voulons aussi cultiver davantage à nouveau », a déclaré Mme Merkel. À titre d’exemple, elle a mentionné la coopération en matière de protection du climat, dans les questions commerciales et concernant les relations avec la Chine, la Russie et la Turquie. 
La chancelière a affirmé qu’on espérait pouvoir accueillir Joe Biden cet été au Conseil européen, et peut-être à une réunion de l’OTAN en Europe. « Aujourd’hui, nous avons simplement fait connaissance, mais c’était un geste très, très important qui signifie que nous avons repris des pourparlers plus intenses », a-t-elle précisé.

Poursuivre le dialogue avec la Turquie

Concernant la Turquie, les chefs d’État et de gouvernement ont salué l’apaisement des tensions en Méditerranée orientale à l’égard de la Grèce et de Chypre. Dans le même temps, ils se sont dits préoccupés par l’évolution de la situation intérieure du pays, notamment le retrait de la Turquie de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul). 

Malgré les divergences d’opinion parfois profondes, l’absence de communication n’est pas une solution, a déclaré Mme Merkel. Des contacts avec la Turquie sont nécessaires à tous les niveaux pour discuter des désaccords, mais aussi des intérêts communs. Elle a évoqué la déclaration UE-Turquie, qui a fait ses preuves et a surtout aidé de nombreux réfugiés.
Transformation numérique et renforcement de l’euro
La poursuite du développement de l’Union numérique a également été au centre des discussions. Dans une initiative commune, l’Allemagne et d’autres États membres avaient demandé à la Commission d’agir rapidement en matière de souveraineté numérique. « Mais nous avons également demandé qu’elle procède à une analyse de nos faiblesses », a indiqué la chancelière. Il est urgent d’agir tant au niveau de la réglementation des plateformes en ligne qu’en ce qui concerne l’intelligence artificielle et le cadre juridique qu’elle nécessite. « Cela inclut également l’identité numérique, car elle est une condition préalable au fonctionnement d’un marché unique numérique », selon elle.

Le bilan de la chancelière à l’issue de la réunion virtuelle : « Je pense [qu’elle a été] très efficace et très comprimée, mais aussi très réussie. »