Une tâche qui équivaut à « la quadrature du cercle »

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Recommandations de la Commission agricole pour l’avenir Une tâche qui équivaut à « la quadrature du cercle »

La « Commission agricole pour l’avenir » mise en place en juillet 2020 a remis aujourd’hui à la chancelière fédérale son rapport final. Celui-ci contient, selon Angela Merkel, des « impulsions très utiles et prometteuses ». Il constitue une base étayée pour des prises de décision. L’aboutissement du processus de transformation requiert des conditions cadre fiables.

Temps de lecture: 5 min.

Le président de la Commission agricole pour l’avenir, Peter Strohschneider, et la chancelière fédérale Angela Merkel, et derrière eux, sur un écran, les membres de la Commission connectés

Le président de la Commission agricole pour l’avenir, Peter Strohschneider (à dr.) a remis aujourd’hui le rapport final à la chancelière fédérale Angela Merkel

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Il est nécessaire de transformer le secteur agricole pour parvenir à une meilleure protection du climat, de l’environnement et des animaux, et il s’agit d’une mission qui concerne l’ensemble de la société. L’action écologique doit en effet se convertir en réussite économique et être soutenue de façon adéquate sur le plan financier. Tel est le message central du rapport final de la « Commission agricole pour l’avenir », qui a été remis aujourd’hui à la chancelière fédérale Angela Merkel.

Les positions semblaient inconciliables

La tâche de la Commission était équivalente à « la quadrature du cercle », a déclaré Mme Merkel. Après près d’un an et une centaine de réunions, les membres ont cependant réussi à s’entendre sur des recommandations communes. « Beaucoup de positions semblaient au premier abord inconciliables », selon Angela Merkel. Dans cette mesure, l’adoption du rapport à l’unanimité est « en soi un pas de géant ».

La Commission se « situait dans une zone de tensions émotionnelles et conflictuelles entre politique agricole, environnementale et sociale ». La chancelière tenait donc d’autant plus à remercier les membres pour leur engagement et pour s’être « embarqués dans cette aventure ». Le rapport lui a été remis par le président de la Commission, Peter Strohschneider.

Un jour qui compte pour l’agriculture

La présentation du rapport final marque selon la chancelière un « jour qui compte dans l’histoire de l’agriculture allemande ». Les futurs acteurs de la scène politique ne pourront plus ignorer ce rapport. Il apporte des réponses sur ce qui est écologiquement adapté et acceptable pour chaque partie, en prenant notamment en compte les comportements alimentaires et de consommation. Par ailleurs, il développe des perspectives dans le temps.

La pression du consensus autour de l’adoption du rapport a déployé « ses effets constructifs », a estimé la chancelière. Cela était fondamentalement dû au fait que les membres de la Commission étaient disposés « à voir le monde avec les yeux des autres ». « Pour un monde plus durable, il nous faut un processus de transformation global qui soit poursuivi énergiquement. Cela n’ira pas sans fonds supplémentaires », a-t-elle souligné.

La ministre fédérale de l’Agriculture a insisté : « Le rapport final et ma politique visent la même direction : selon le rapport, nous faisons déjà avancer le processus de transformation de l’agriculture de façon systématique. Sur les points essentiels, la Commission soutient ma voie. »

Des recommandations qui dépassent les « tâches quotidiennes »

L’agriculture locale est d’importance systémique. Mais elle fait en partie face, avec les zones rurales, à des modifications structurelles et économiques considérables. Concrètement, il s’agit de concilier la protection du climat et de l’environnement avec la sécurité alimentaire et le maintien d’une agriculture économiquement viable en Allemagne. La tâche de la commission d’experts indépendants présidée par Peter Strohschneider était donc d’élaborer des recommandations et orientations à long terme pour le processus de transformation du système agroalimentaire, au-delà des simples tâches quotidiennes.

Principaux résultats du rapport final

La Commission souligne que la mutation nécessaire requiert un soutien financier adapté – notamment par une modification progressive, en particulier de la politique agricole commune (PAC). Le processus de transformation est une mission qui concerne l’ensemble de la société, précise-t-elle. Concrètement, le rapport cite des objectifs et des orientations, ainsi que des possibilités d’action. Des recommandations sont formulées, entre autres, pour

  • des efforts accrus en vue d’intensifier la protection du climat et de l’environnement, notamment en aménageant des puits agricoles de gaz à effet de serre (zones marécageuses et humides), en créant des écosystèmes agricoles stables ainsi que des circuits économiques régionaux et des cycles nutritifs opérationnels ;
  • la réduction de la consommation des produits d’origine animale, l’amélioration du bien-être animal et une répartition géographique de la production animale plus favorable à l’environnement (avec, le cas échéant, une nouvelle diminution du nombre de têtes dans les élevages) ;
  • l’augmentation de la transparence du marché des produits agricoles, par exemple par le marquage et la certification ;
  • la promotion de modèles économiques diversifiés ainsi que des canaux de vente régionaux et directs ;
  • la configuration équitable des relations d’achat de l’agriculture avec les secteurs en aval (par exemple meunier, laitier et sucrier) ainsi qu’avec le commerce ;
  • un financement national ciblé des exigences sociales envers l’agriculture. Par exemple, en transformant les paiements directs en fonction de la surface du premier pilier de la PAC au cours des deux prochaines périodes de programmation (au plus tard jusqu’en 2034) ;
  • la sécurité de planification pour les exploitations, par exemple en matière d’investissement.

Le processus de transformation a un coût

La Commission pointe le fait que le processus de transformation en vue ira de pair avec des coûts de production et des prix alimentaires plus élevés. Ceux-ci dépasseraient le cadre financier des budgets publics actuels. Il faudrait donc, outre des moyens publics accrus, augmenter les prix à la vente. Les inégalités qui en résulteraient devraient être réduites à travers un équilibrage social à destination des foyers à faibles revenus.

Le coût économique annuel prévisible d’une transformation radicale de l’agriculture serait toutefois bien moindre que celui qui serait engendré, en matière d’environnement et de santé, si l’on maintenait le statu quo sans aucun changement. Globalement, la Commission agricole pour l’avenir estime que la modification peut s’accompagner d’une répartition équitable des charges sociales et d’économies de coûts générales.

La Commission agricole pour l’avenir comptait 30 représentantes et représentants issus des milieux de l’agriculture et de l’économie, mais aussi des consommateurs et des personnes du domaine de l’environnement et de la protection animale, ainsi que du monde scientifique. L’instauration de la Commission était l’un des principaux résultats du Dialogue sur l’agriculture engagé par le gouvernement fédéral fin 2019.