Angela Merkel : imposer le cessez-le-feu

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Crise ukrainienne Angela Merkel : imposer le cessez-le-feu

La chancelière fédérale reste attachée à l’accord de Minsk. Elle s’est de nouveau entretenue aujourd’hui par téléphone avec les présidents français, ukrainien et russe de la situation dans l’est de l’Ukraine. Malgré les ruptures du cessez-le-feu à Debaltseve, les quatre dirigeants sont convenus de poursuivre la mise en œuvre des accords de Minsk.

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Au cours de cet entretien téléphonique, Angela Merkel, François Hollande, Vladimir Poutine et Petro Porochenko ont dit vouloir maintenir l’accord du 12 février, en dépit des graves violations du cessez-le-feu à Debaltseve, ville de l’est de l’Ukraine.

Ils ont été unanimes à considérer que des progrès concrets immédiats sont nécessaires pour assurer l’application du cessez-le-feu général. De plus, le retrait des armes lourdes doit se faire sous la supervision de l’OSCE.

Ils ont également réclamé que les échanges de prisonniers commencent. Le président russe s’est engagé à faire pression en ce sens sur les séparatistes. Enfin, au cours des prochains jours, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays se concerteront sur la poursuite de la mise en œuvre de l’ensemble de mesures adopté à Minsk.

Debaltseve aux mains des séparatistes

Mercredi, le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, avait condamné avec la plus grande fermeté les actions militaires des séparatistes autour de Debaltseve. La violation du cessez-le-feu constitue une grave atteinte aux accords de Minsk, avait-il déclaré. « Il s’agit d’une violation massive du cessez-le-feu en vigueur depuis dimanche et d’une entorse au paquet de mesures signé jeudi dernier en vue de l’application des accords de Minsk de septembre 2014. »

« Pour être bien clair : dans ce paquet de Minsk, aucun endroit n’est exclu du cessez-le-feu exigé à partir du 15 février à zéro heure ainsi que du retrait des armes lourdes à partir de mardi, pas un seul endroit », avait bien insisté le porte-parole. Les actions des séparatistes à Debaltseve représentent une violation patente de cet accord, avait-il martelé.

Au cours de la journée de mercredi (18 février), l’armée ukrainienne avait commencé à se retirer de Debaltseve. Cela fait des semaines que ce nœud ferroviaire situé dans l’est de l’Ukraine, entre Donetsk et Louhansk, est en proie à des combats.

Mettre en œuvre l’ensemble de mesures

L’intervention militaire des séparatistes prorusses « plonge sans aucun ménagement les habitants de cette région dans de grandes souffrances et dans une détresse encore plus profonde », a-t-il estimé, avant d’ajouter que ces événements « pèsent lourdement sur l’accord ainsi que sur les espoirs de paix dans toute la région de l’est de l’Ukraine ».

Selon M. Seibert, il convient d’exiger maintenant que cet ensemble de mesures soit appliqué. « Nous considérons également la résolution des Nations Unies, adoptée à l’unanimité, comme une exhortation allant dans ce sens, et nous continuerons d’œuvrer dans les prochains jours avec les possibilités dont nous disposons. »

Aider la population

Afin de venir en aide aux habitants de l’est de l’Ukraine et de soulager la détresse des victimes des combats, le ministère fédéral des Affaires étrangères a décidé d’allouer 10 millions d’euros au titre de l’aide d’urgence. C’est ce qu’a annoncé mercredi (18 février) le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, avant le début d’une rencontre avec des représentantes et représentants d’organisations humanitaires.

Il a constaté que les efforts déployés pour ne pas laisser la situation dans l’est de l’Ukraine continuer de se détériorer ne devaient « pas nous empêcher de penser aux habitants de l’est de l’Ukraine » qui, depuis des mois, souffrent du manque de vivres et de moyens de se chauffer ainsi que de l’effondrement presque général des infrastructures publiques.

Résolution de l’ONU : prendre la Russie au mot

Mercredi, lors de la conférence de presse gouvernementale, M. Seibert a insisté sur le fait que le gouvernement fédéral saluait la résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, « c’est-à-dire avec les voix de la Russie ». Ce document adopté pendant la nuit soutient explicitement les accords de Minsk. Il « reconnaît donc expressément l’ensemble de mesures que la Russie, l’Ukraine, les séparatistes et l’OSCE ont adoptées et signées, mesures dont l’objectif est de mettre en œuvre, enfin, ce qui avait théoriquement déjà été décidé en septembre 2014 à Minsk », a relevé le porte-parole, avant de constater : « C’est un bon signal de la part de l’ONU. »

D’autres sanctions sont envisageables

Au cours de la semaine passée, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont montré sans équivoque vouloir « garder le cap » quant à la prise de sanctions supplémentaires. « Ce qui signifie qu’en cas de nouvelle escalade, d’autres mesures peuvent devenir nécessaires », a déclaré M. Seibert. « La volonté de penser dans cette direction est là, tout dépend de l’évolution de la situation dans l’est de l’Ukraine. »

Depuis la conclusion des négociations de Minsk le 12 février, la chancelière fédérale poursuit avec la même intensité ses efforts en vue de parvenir à un cessez-le-feu général dans l’est de l’Ukraine. La chancelière allemande et les présidents français, russe et ukrainien ont adopté à Minsk un ensemble de mesures dont l’application progressive doit permettre d’aboutir à un règlement pacifique du conflit ukrainien. Le cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 15 février constitue la toute première priorité auxquelles ont abouti ces négociations.