« L'Allemagne connaît sa responsabilité »

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Conférence de Munich sur la sécurité « L'Allemagne connaît sa responsabilité »

La coopération au sein de l'OTAN repose sur des valeurs communes, qui ne laissent « aucune place à la torture », a déclaré la ministre fédérale de la Défense Ursula von der Leyen lors de la conférence de Munich sur la sécurité. La chancelière fédérale Angela Merkel a réaffirmé sa confiance dans une « ONU forte ». Dans son discours, elle a affirmé son soutien à l'objectif de l'OTAN d'augmenter les dépenses de défense.

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Dans son discours d'ouverture de la 53econférence de Munich sur la sécurité, la ministre fédérale de la Défense Ursula von der Leyen a également abordé la lutte contre le terrorisme. « Nous devons nous garder de faire de cette lutte un front contre l'islam et les musulmans », a-t-elle averti. Au lieu de cela, il faut continuer à chercher des partenariats avec des États musulmans et arabes partageant les mêmes préoccupations, a-t-elle insisté.

La conférence de Munich sur la sécurité a eu lieu du 17 au 19 février 2017. Outre les relations transatlantiques, la conférence de cette année était axée sur les régions en crise telles que la Syrie et l'Ukraine ainsi que sur les relations avec la Russie. La situation sécuritaire en Asie de l'Est a également été abordée.

Nécessité d'un engagement plus fort de l'UE dans les questions de sécurité

Concernant les relations transatlantiques, Mme von der Leyen a appelé l'UE à intensifier son engagement en matière de politique de sécurité. « Nous savons que nous devons assumer une plus grande part, une part plus équitable du fardeau de la sécurité commune atlantique », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle ne doutait pas que Washington saurait le reconnaître et y prêter attention. « Aucun pays n'est sûr sans amis. » Une UE stable est dans l'intérêt des États-Unis, tout comme une OTAN unie, a poursuivi la ministre fédérale de la Défense.

Un partage équitable du fardeau entre les États membres de l'OTAN suppose le respect des valeurs et principes communs, a affirmé la ministre. « Cela veut dire éviter les victimes civiles à tout prix. » « Partager le fardeau signifie s'entraider à tout moment lorsqu'un partenaire est en difficulté. » Il faut être « conscient que les investissements en matière de sécurité intérieure et extérieure vont devoir augmenter plus rapidement dans les années à venir », selon la ministre.

Contribution considérable de l'Allemagne à la sécurité internationale

Ursula von der Leyen a également rappelé la contribution de l'Allemagne à la politique internationale de sécurité : « Nous, Allemands, avons montré au cours des dernières années que l'on pouvait compter sur nous. Nous avons développé considérablement notre engagement, pas seulement sur le plan militaire, loin de là, mais aussi sur ce plan : que ce soit dans la lutte contre le terrorisme de l'EI, la stabilisation du Mali, le soutien durable à l'Afghanistan, l'engagement tenace en faveur de l'apaisement dans les Balkans, la lutte contre le trafic d'êtres humains en Méditerranée et en mer Égée, ou encore par notre forte présence dans les États baltes. » « Nous poursuivrons sur cette voie », a-t-elle promis.

Angela Merkel mise sur une ONU forte

Vendredi soir, la chancelière fédérale Angela Merkel a d'abord rencontré le président afghan Ashraf Ghani en marge de la conférence sur la sécurité. Par la suite, elle s'est entretenue avec le secrétaire général des Nations Unies António Guterres.

La chancelière fédérale Angela Merkel et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres

La chancelière fédérale Angela Merkel et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres plaident en faveur du multilatéralisme

Photo : Bundesregierung/Bergmann

« Nous croyons en une ONU forte qui fait avancer les efforts multilatéraux déployés dans le contexte des nombreux conflits dans le monde », a affirmé Mme Merkel dans un communiqué en amont de la rencontre. La chancelière a indiqué qu'elle était tout à fait d'accord avec M. Guterres en ce qui concerne l'importance de la prévention des crises, « car chaque crise qui ne s'embrase pas nous aide, bien sûr, puisque nous savons à quel point il est difficile de résoudre les crises ».

Nombreuses rencontres de la chancelière
Pendant la conférence de Munich sur la sécurité, Angela Merkel a mené de nombreux entretiens bilatéraux avec des dirigeants politiques du monde entier. Vendredi, elle a rencontré le président afghan Ashraf Ghani ainsi que le secrétaire général des Nations Unies António Guterres. Samedi, des entretiens avec le premier ministre turc Binali Yildirim, le président kirghize Almazbek Atambaev, le vice-président américain Mike Pence, le premier ministre iraquien Haïder al-Abadi, la première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina ainsi que le premier ministre libyen Fayez Sarraj étaient à l'ordre du jour.
Les relations bilatérales étroites et amicales ainsi que d'importants défis communs de politique étrangères ont été au cœur des entretiens avec le vice-président américain Mike Pence. Le conflit syrien, la situation en Libye, l'engagement en Afghanistan ainsi que les efforts en vue de parvenir à une résolution pacifique du conflit dans l'est de l'Ukraine ont notamment été abordés.

« L'Allemagne connaît sa responsabilité »

Samedi matin, la chancelière a tenu un discours portant sur la politique étrangère et de sécurité de l'Allemagne. Au sujet de l'engagement pris par les États membres de l'OTAN de doter leur budget de la défense à hauteur de 2 % de leur PIB d'ici 2024, la chancelière a déclaré : « Nous allons tout mettre en œuvre ; nous souscrivons à cet objectif. L'Allemagne connaît sa responsabilité sur ce point. » Angela Merkel a cependant ajouté que les dépenses pour la coopération au développement et la prévention des crises devaient également être prises en compte.

La chancelière fédérale a mené une série d'entretiens bilatéraux en marge de la conférence. Outre le premier ministre turc Binali Yildirim, elle a notamment rencontré le vice-président américain Mike Pence.

Réunion de « format Normandie » : l'objectif d'un cessez-le-feu

La conférence de Munich sur la sécurité a également été l'occasion d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères au « format Normandie ». Dernièrement, le nombre des violations du cessez-le-feu en Ukraine avait à nouveau fortement augmenté. Le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel ainsi que ses homologues russe, français et ukrainien ont donc discuté des moyens de faire avancer la mise en œuvre des accords de Minsk.

« Il faut qu'un cessez-le-feu intervienne dès le 20 février et que soit mis en œuvre ce qui avait depuis longtemps été convenu, mais n'a jamais été fait : retirer les armes lourdes de la zone, les mettre en lieu sûr et permettre à la mission spéciale d'observation de l'OSCE de contrôler les opérations », a déclaré M. Gabriel à l'issue de la réunion.

Présence de décideurs de haut rang

En plus d'Angela Merkel, Ursula von der Leyen et Sigmar Gabriel, le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble, le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière et le ministre fédéral du Développement Gerd Müller représentaient également le gouvernement fédéral à la conférence de Munich sur la sécurité.

Au total, plus de 30 chefs d'État et de gouvernement étaient présents à la conférence de Munich. Il y avait également plus de 80 ministres des Affaires étrangères et de la Défense du monde entier, ainsi qu'une importante délégation du Congrès américain.

La Conférence de Munich sur la sécurité est considérée au niveau international comme l'une des plus importantes réunions de politique étrangère et de sécurité. Des chefs d'État et de gouvernement, des spécialistes de la politique de sécurité, mais aussi des représentants de l'armée, de l'industrie et des milieux scientifiques s'y entretiennent des foyers de crise actuels. S'exprimer sans détour et sans contraintes diplomatiques constitue le mot d'ordre de l'événement.

Le président fédéral Joachim Gauck lauréat du prix Ewald von Kleist

Le président fédéral Joachim Gauck s'est vu remettre le prix Ewald von Kleist de cette année. Le prix est décerné depuis 2009 à d'éminentes personnalités s'étant engagées de manière particulière en faveur de la paix et de la résolution des conflits. Henry Kissinger, Javier Solana, Helmut Schmidt, Valéry Giscard d'Estaing et l'OSCE sont quelques-uns des lauréats des années précédentes.

La conférence se tenait pour la 53efois en 2017. L'Hotel Bayerischer Hof, situé dans la vieille ville de Munich, accueille traditionnellement la rencontre, créée par l'éditeur allemand Ewald von Kleist, qui l'a baptisée en 1962 « Wehrkundetagung » (« colloque de Munich »). Depuis 2008, c'est l'ancien ambassadeur Wolfgang Ischinger qui dirige la conférence.